(Mego / Chronowax)
18/02/2003
Electronique
Expérimental / Hecker / Mego
Troisième album de Florian Hecker, fidèle au même label pour ces trois disques. Il s’agit par contre du premier disque que l’on écoute de l’auteur que l’on a découvert et suivi à chacun de ses passages sur scène.
Si le disque parait difficile d’accès, c’est parce que l’auditeur se retrouve seul face à cette musique, sans l’apport visuel d’un concert qui rend toujours l’expérience plus abordable.
On avait déjà osé une comparaison qui peut paraître complètement incongrue, mais nous allons quand même la renouveler. Fin des années 70, Vangelis sortait Beaubourg, un disque détesté par son public. N’ayant rien a voir avec le reste de sa production, Beaubourg est un disque de musique électronique expérimentale, abstraite, un collage de sons parfois agressif, une avalanche de bleeps. Si la comparaison semble s’imposer, c’est parce que l’on jurerais que les sonorités utilisées par Hecker sur Bsf°tyk 5 ou Jxean-z Character Generator sont des samples de Vangelis. On peut même pousser la comparaison avec cette même façon d’assembler les sons qui semblent se répondre, en juxtaposant douceur et aridité, en changeant sans cesse de "rythme", en jouant avec les silences.
Plus que de musique, il s’agit là d’une expérience, certes pas comme les autres. Commencer doucement, s’habituer à cette organisation des sons un peu hors du commun, et laisser les machines s’exprimer, geindre, soupirer, couiner. Alors Sun Pandamonium apparaîtra comme un joyeux capharnaüm, une salle de classe sans professeur.
Toutefois, tout le monde se calme pendant Stocha Acid Zlook qui à lui seul compose la moitié de cet album. Débutant par un léger drone, il se voit poursuivi par une superposition de sifflements numériques, comme un vent s’infiltrant par les interstices d’une fenêtre, jusqu’à l’obtention d’une véritable tempête digitale. Et quand ces sifflements semblent se calmer, il font alors penser à des petits rires moqueurs au son nasillard. Un peu contradictoire, le terme ambient bruitiste traduit pourtant assez bien l’ambiance de ce morceau.
Au final le disque s’avère plaisant, très osé, mais pas aussi original qu’il n’y parait. Sera très utile en fin de soirée pour faire déguerpir ses convives.
le 21/05/2003