Colleen

Découverte de l’an passé avec son 7” Babies paru sur Active Suspension (dont on retrouve ici le titre phare), Colleen nous avait également ravi lors de concerts touchants et appliqués. Signée sur le label anglais Leaf, la jeune parisienne convainc de nouveau avec ce premier album soyeux et appliqué.

Aussi bien à l’aise dans des morceaux constitués de nappes superposées que dans ceux où une ritournelle prime, Colleen construit ses morceaux comme des petites pièces, où tout est savamment arrangé, où chaque composant trouve parfaitement sa place. Ainsi, que ce soient une mélodie sortant d’une boîte à musique, la voix d’un enfant ou une guitare acoustique délicatement grattée, les différents éléments utilisés s’imbriquent idéalement les uns aux autres, formant d’exquises compositions graciles et délectables.
Là où les concerts de la française brillent par leur épure et leur dépouillement (à tour de rôle une boîte à musique, un glockenspiel, une guitare ou un violoncelle constituaient les seuls instruments en scène), les morceaux de son album s’étoffent pour faire davantage la place aux nappes et boucles. Cependant, ce synthétisme ne se mue nullement en une froideur mécanique et aseptisée ; les compositions de Colleen conservant toujours une véritable profondeur, voire un certain mystère lorsqu’elles se drapent dans de cotonneuses textures (In the Train with no Lights, explicite dès son titre).

Si on pourrait juste reprocher une trop grande application, un soin un peu trop apprêté à la majeure partie de ses morceaux, le disque de Colleen se révèle être une écoute très agréable, confirmant le réel talent de cette musicienne sincère et douée.

François Bousquet
le 13/06/2003