Freeform

Depuis 1995, Simon Pyke sème ses disques chez Skam, Worm Interface et plus récemment chez Quatermass. Ce condensé est comme son nom le suggère une compilation de 7 ans d’activité, avec des titres retravaillés pour n’en garder que la substantifique moelle, et assemblés de façon cohérente afin de ressembler, dans son évolution, à un CD mixé.

De Freeform, on n’avait retenu que le meilleur, à savoir ses premières heures chez Skam, à l’heure et dans le style des compilation Artificial Intelligence de Warp. C’est d’ailleurs dans cette lignée que se situe le superbe Ect qui ouvre l’album avec ses sonorités claires, limpides et brèves, suffisant à créer à la fois rythme et mélodie.
La suite est beaucoup plus chaleureuse, groovy, avec notamment de nombreuses influences world que l’on retrouvait l’an dernier en concert à Pompidou, suite à la sortie de son album Audiotourism : Vietnam & China chez Quatermass. On est alors beaucoup plus réservé sur ces pièces, même si parfois elle sont source de mélanges originaux comme la battucada rythmique et l’orgue de Cautious Persuit, voire réussis avec Sceptic Optimist et ses longues mélodies chaleureuses, ou encore Lijiang dans un répertoire dub qu’on ne lui connaissait pas, sur une ambiance de fête dans un village asiatique.

Dans le genre, on préférera ses oeuvres plus posées sur lesquelles il prend le temps de créer quelque chose de nouveau, en s’attardant sur un travail sur le son (Upuntia), en s’amusant avec des voix comme sur Monza Lecta presque uniquement composé de superpositions de voix féminines retravaillées, ou encore dans un registre ambient avec Poundland qui clôture l’album avec de doux accords feutrés.

S’il ne s’agit pas d’un disque mixé, et qu’il n’est pas fait non plus pour la piste de danse, Condensed s’y apparente de par sa facilité d’accès puisque tout s’enchaîne de façon logique, agréable, mais sans grande surprise. Si les instrumentations utilisées par Freeform sont originales, le résultat l’est beaucoup moins.

Fabrice ALLARD
le 25/06/2003