(Active Suspension / Chronowax)
23/06/2003
Electronique

Davide Balula, dernière signature du label Active Suspension côtoyait depuis quelques temps les artistes du label, que ce soit lors d’un premier concert où il accompagnait Hypo à la guitare, ou plus récemment au sein du projet Random Veneziano. Après trois 7" sortis en début d’année, Davide Balula sort ici son premier album, à mi chemin entre les deux concerts que l’on a déjà pu voir de lui.
Avec Eburn(9V), il commence par une chanson pop-folk classique, seul avec sa guitare égrenant une jolie mélodie sur laquelle il pose une voix feutrée, accompagné d’une jeune femme. C’est fin et délicat, mais sa musique prend toute sa dimension quand il profite d’un break instrumental pour y glisser avec précision quelques petits bruitages, grésillements, souffles discrets.
Il approfondit cette composition joliment expérimentale avec En Jet de Soude, sur une longue intro où, entre les notes de guitare on distingue une fermeture éclair, la sonnette d’un appartement (comme si un ami débarquait pendant l’enregistrement de l’album), un son grave laissant deviner un instrument mal branché. Le chant est ici haut perché, la rythmique classique, mais le tout s’élève au son d’un glockenspiel.
On aura un petit faible pour le 5eme titre, Pour une Flaque..., et sa superbe intro faite de tintements, gargouillis et longues basses. Le chant relativement grave se trouve allégé par quelques bleeps, et un magnifique break mêlent notes contrastées et un accompagnement électronique faisant penser à un grincement grave et feutré. Mais comme lors de son concert à la Galerie Eof, il délaisse parfois l’électronique pour une musique plus épurée (Iris Em Arco), où seule la voix se dédouble parfois.
Le chant est pourtant loin d’être une constante. L’album se partage en effet équitablement entre chansons et instrumentaux logiquement un peu plus électroniques ou expérimentaux, mais toujours mélodiques. On trouve quelques titres courts qui servent d’interlude entre deux chansons comme Et Puis Décongèle et sa rythmique composé de sonorités diverses et petits claps, ou Des Files, très électronique et ponctué de glitchs et petits bleeps, gargouillis et tintements.
Quand il prolonge la durée, il revient à la guitare, que ce soit en l’évoquant avec les notes claquantes de Lorsqu’il n’est plus, ou en l’intégrant au milieu de sonorités électroniques façon laptop music (Maan).
L’album se clôture par Viens, Va-t-en, soit une bonne synthèse entre expérimentation et efficacité pop, avec d’abord une longue intro où s’intègre des sons du quotidien avant de bifurquer vers une mélodie de guitare claire pour finir par un chant feutré.
Un bel album qui devrait mettre d’accord à la fois les amateurs de guitare acoustique et ceux ayant un goût prononcé pour les expérimentations électroniques et en l’occurence intelligentes.
le 31/07/2003