(Karate Joe / Import)
16/06/2003
Electronique

Glim est le projet solo d’Andreas Berger, par ailleurs membre de Songs of Suspect, Contour, et Le Charmant Rouge, trois autres groupes signés chez sur le label autrichien Karate Joe. Si on appréciait la diversité des genres abordés chez Songs of Suspects, Glim s’avère plus cohérent tout en étant varié, séduisant par sa fragilité, et certainement plus personnel.
La musique de Glim se base sur deux éléments : d’une part des mélodies lentes, délicates, généralement cristallines provenant d’un glockenspiel ou d’une guitare, et d’autre part un tapis de souffles, drones, nappes et légers glitchs tout droit sortis d’un laptop. On navigue alors entre un post-rock lancinant façon Labradford et une musique ambient comme si Fennesz restait en apesanteur.
C’est tout de même résumer un peu vite une musique qui certes ressemble un peu à ça, mais intègre également de nombreuses autres choses.
Sur Naab qui ouvre le disque, une petite mélodie fait penser à une boite à musique que l’on aurait ralentit, le glockenspiel s’amuse avec la stéréo et quelques grésillement s’immiscent, les guitares se croisent sur Drive-In et se font gentiment manipuler par un ordinateur. Le genre de traitement que subira un peu plus loin un piano, se faisant hacher, découper et créant ainsi de micro-boucles répétitives.
Souvent la musique de Glim paraît timide, mais l’auditeur à l’écoute de ces murmures sera sensible à la nostalgie que dégage Puszta que l’on a l’impression d’entendre à travers un vieux gramophone. Cordes et cuivres s’y croisent tandis que l’on devine les craquements du disque.
Le genre de fragilité que ne quitte pas l’album, que ce soit avec les guitares qui deviennent hésitantes après le traitement infligé par le laptop sur Nachtflug, ou le son cristallin du glockenspiel dont les notes semblent tomber comme des gouttes d’eau sur Somewhere. Un morceau pas comme les autres puisqu’après cette pluie d’étincelles, c’est un léger souffle qui va prendre le relais, puis une nappe lointaine aux subtiles ondulations nous laissant en suspend pendant près d’un quart d’heure contemplatif.
Un disque magnifique et inclassable qui trouvera sa place entre Brian Eno et Pan American, mais si en même temps vous pouviez le ranger pas trop loin des disques Mego, également autrichien, ça serait parfait.
le 18/08/2003