Zbigniew Karkowski

Zbigniew Karkowski est un artiste que l’on ne connaissait que vaguement jusque là, avec notamment sa participation au Sensorband (aux côtés d’Atau Tanaka), et son mini-CD paru chez Metamkine dans la série "Cinéma pour l’Oreille". Il y a quelques semaines, il a marqué les esprits (et les oreilles) avec un concert aux Instants Chavirés. C’est à peu près au même moment que sortait ce CD sur la jeune structure californienne Post-Concrete.

Electrostatics peut être vu comme un croisement entre musique concrète, ambient et noise. Musique concrète parce que l’artiste n’utilise sur cet album que des sons réels (non générés par un ordinateur), provenant de signaux amplifiés : ondes radios, électricité statique, transformateur électrique, antennes, etc... et ceux-ci sont parfaitement reconnaissable.
L’album commence par un dialogue apparemment extrait d’un film, qui laisse rapidement place à des grésillements. Lente évolution vers des crépitements, de plus en plus agressifs, se rapprochant du marteau-piqueur ou de la perceuse. Des ondes radios prennent place, on perçoit de temps en temps des voix brouillées, on a l’impression de chercher à capter une station de radio sans jamais y arriver. Les ondes se brouillent, le son redevient un peu plus agressif, puis s’arrête net, laissant place à une longue note, un drone évoluant lentement tout au long du dernier quart d’heure ambient de ce morceau, et de ce disque.

En effet, Electrostatics ne comporte qu’une piste de 41 minutes. Un morceau unique, particulièrement expérimental et conceptuel. Pourtant on pourra le ressentir de deux façon. Soit effectivement une oeuvre difficile d’accès, et extrême dans son parti pris, soit une longue plage ambient composée de sonorités qui nous entourent dans notre quotidien. On aurait peut-être aimé avoir en plus un petite part de sensible au milieu de ces ronronnements électriques.

Fabrice ALLARD
le 16/11/2003