(U-Cover 40 / Import)
08/04/2003
Electronique

Première sortie d’U-cover 40, sous-division d’U-Cover amenée à ne sortir, dans de belles pochettes cartonnées, s’ouvrant dans le sens de la hauteur et représentant uniquement des paysages sans êtres humains ou des éléments naturels, que des disques instrumentaux de 40 minutes, Score of an imaginary Iceland est également le premier véritable album d’Ontayso, quelques mois après l’album de remixes qu’a publié le groupe formé après la fin de Llips..
Longue nappe, l’unique morceau du disque débute avec la présence d’un élément fort peu utilisé dans ce type de musique : un saxophone. Distillant ses volutes sur une texture d’arrière-plan, l’instrument cuivré véhicule une mélancolie profonde en même temps qu’une certaine étrangeté. Ensuite, une lointaine guitare pose quelques notes détachées çà et là, un sample de discours est ralenti (comme s’il était gravé en 45 tours/minute et joué en 33), de discrets apports électroniques font leur entrée et s’insèrent sans heurts à la texture préexistante.
Vision imaginaire de l’Islande, Score of an imaginary Iceland peut s’écouter en parallèle avec l’album de Yagya paru il y a un an et demi et qui était, en ce qui le concerne, directement et pleinement imprégné des terres nordiques. Cependant, là où le musicien islandais introduisait une pulsation sourde dans ses textures, les flamands optent pour une démarche en grande partie arythmique où le seul souffle du saxophone permet de créer le sentiment de flux et reflux. Néanmoins, quelques percussions font parfois leur apparition, semblables à la progression d’un train sur les rails, mais elles demeurent sporadiques et sont bien vites ensevelis sous la nappe principale, magistralement caressante et intensément évocatrice (sentiment habilement souligné par la pochette où stalactites et branche d’arbre givrée sont représentées).
Probablement moins ambitieux que ne l’étaient les disques de Llips., ce premier album d’Ontayso augure bien du devenir des musiciens belges (on attendra, toutefois, de leur part, un album sans les contraintes inhérentes à U-cover 40, pour se prononcer définitivement) et de la sous-structure du label flamand.
le 30/11/2003