Marc Sens - Fennesz - Godspeed You Black Emperor !

Une affiche monstrueuse en ce début d’année, organisée par deux petites salles de la banlieue Est, les Instants Chavirés de Montreuil et L’Echangeur de Bagnolet où se déroule le concert.
Concert complet depuis quelques jours déjà, précédés d’une ruée chez les petits disquaires parisiens à la recherche désespérée d’une place.

On commencera avec Marc Sens, seul sur scène avec sa guitare. Dans une première partie il nous fera un peu le même genre de prestation que lors d’un précédent concert aux Instants Chavirés, dans une version plus concentrée, produisant des sons en frappant son instrument, en balladant une chaine sur les cordes ou en jouant avec un tournevis. Toujours agréable et surprenant de le voir martyriser sa guitare et d’écouter les sons qu’il en sort.
La deuxième partie sera plus classique dans la façon de jouer, mais se révellera tout aussi interssante mêlant des sons long, aériens à d’autres bref et secs, passant rapidement du jeu de corde aux effets produits en jouant avec les enceintes de retour. On ne s’en lasse pas !!...

Changement radical ensuite puisque si l’artiste qui suit est également en solo, son instrument de prédilection est plutôt l’ordinateur portable. Fennesz (Christian de son prénom) est déjà passé il y a un mois à Paris pour un concert au Nouveau Casino, très proche de son album Endless Summer.
Ce soir sa prestation était différente, à la fois moins bruitiste (grésillements souvent bien en retrait), plus calme et plus mélodique. Bien sûr les mélodies de Fennesz ne sont pas toujours faciles à aborder, étant sans cesse tronquées ou superposées comme au début de son concert puis petit à petit on aborde des morceaux plus faciles pour terminer par Caecilia superbe morceau extrait de son dernier album.
Un concert également plus varié en styles, ambiances qu’au Nouveau Casino. Superbe prestation.

Mais les stars ce soir, ce sont les canadiens de Godspeed You Black Emperor ! pour qui le public s’est déplacé en nombre. On ne sera pas vraiment surpris par leur prestation avec ces envolées soniques à mi-chemin entre le rock et un esprit très hippie avec quelques consonnances prog-rock. On préfèrera alors les passages les plus calmes et les plus rythmés, les deux extrêmes, à la fois plus originaux et plus construits.
La surprise viendra principalement des rappels puisqu’ils nous en offriront trois. Et sachant que la durée moyenne d’un morceau oscille en 20 et 25 minutes, vous mesurerez aisément la taille du cadeau. L’horaire tardive fera partir à regret une partie du public qui ratera alors le dernier rappel avec The Sad Mafioso qui fut pourtant leur meilleur titre.

Fabrice ALLARD
le 25/02/2002