(Staubgold / Chronowax)
04/02/2004
Rock

Folk / Pop / Rand and Holland / Staubgold
On parlait il y a quelques temps de l’album de Sun réédité par Staubgold. Ce premier album de Rand and Holland partage de nombreux points communs avec cet album, puisqu’il est également mené par des australiens qui revisitent la musique pop-folk. S’il s’agit du projet du seul Brett Thompson, il est régulièrement accompagné par les membres de Sun, à savoir Oren Ambarchi et Chris Townend.
Voilà bien un genre où il est difficile de faire original, mais dans lequel cette équipe s’en sort pas mal en proposant une longue traversée du désert vers des terres de plus en plus étrangères. On commence donc par un ensemble guitare/batterie assez classique avec toutefois des percussions assez lourdes que l’on retrouvera tout au long de l’album. La voix de Brett Thompson est assez attachante, douce et feutrée, et quand apparaîtra le violoncelle on pensera à un autre australien, Nick Cave, ou Smog, mais en moins dramatique. Le chant de ce premier titre subit quelque intonations fort réussie que l’on aura un peu de mal à retrouver par la suite.
Le matériau de base est donc assez classique, mais petit à petit des éléments nouveaux apporteront une tentative de se sortir d’un style trop figé. On trouvera ainsi une boîte à rythme un peu cheap sur Open My Eyes, le lent parcours des balais sur la batterie pour le slowcore de Let Me Down Gently, puis de longues mélodies de guitares slide pour le joli folk langoureux de Sleepless Nights.
C’est ensuite à la structure d’un morceau que s’attaque Brett Thompson sur Everybody Wants To Go presque chanté a cappella tandis que la suite du morceau est instrumentale et relativement enlevée. Il se passe ensuite complètement de guitares et se contente d’une basse pour deux titres qui gagnent en sobriété, en douceur, Love Is étant magnifiquement souligné de quelques choeurs discrets, et Run Faye Run d’un chant qui nous fera penser à un negro spiritual.
Pour finir le voyage, le morceau titre débute par des chants d’oiseaux et d’insectes et se contente ensuite d’une batterie et d’un clavier qui fait penser à des choeurs fredonnants. Le chant lui n’a pas changé depuis le début de l’album. Il est toujours nonchalant, désenchanté, triste, épuisé.
C’est joli, bien fait, doux, agréable, mais on regrettera, comme pour Sun, le manque d’originalité.
le 18/03/2004