(Dora Dorovitch / Discograph)
31/05/2004
Rock

Ambient / Dora Dorovitch / Piano Magic / Pop / Post-Rock
Après 4AD, voici le groupe de Glen Johnson fraîchement débarqué en Espagne puisque c’est pour les 10 ans du label espagnol que sort ce déjà 7ème album (si on compte la B.O. de Son de Mar) de Piano Magic. Un album dont nous avions eu un tout petit aperçu lors de leur dernier concert parisien, en novembre dernier à Mains d’Oeuvres.
Comme les concerts de Piano Magic misent plus sur le côté pop-rock de leur musique, cet aperçu portait justement sur les morceaux les plus nerveux de l’album, et il ne s’agit pas de ceux qui emportent notre plus fervente adhésion, bien que les forts contrastes abordés au sein d’un même titre finissent par rendre chaque titre attachant pour une raison ou une autre. Speed The Road, Rush The Lights par exemple débute comme souvent par un joli duo basse batterie auquel vient se joindre une voix un peu coincée, puis des cassures de guitares incisives. Plus tard, des nappes de clavier un peu kitsch viennent joliment adoucir l’ambiance.
Sur The End Of A Dark, Tired Year la construction est plus classique, couplets calmes et chantés, puis refrain de guitares tendues mais mélodiques, presque plaintives. En effet, une fois de plus Piano Magic fait dans le grave, triste, mélancolique, déprimant et ces deux morceaux rock nous donnent presque l’impression de nous débattre, de chercher à sortir un peu la tête de l’eau pour éviter de sombrer définitivement.
Le reste est très calme, posé, d’une beauté enivrante, des mélodies de guitares qui touchent au sublime, s’enchevêtrent. Si la voix de Glen Johnson a toujours été parfaitement posée, au service de ces ambiances feutrées, cette impression est ici un peu plus marquée avec la régulière participation au chant d’Angèle David-Guillou (membre de Klima avec qui Piano Magic a sorti un split sur Monopsone), tantôt en solo, tantôt en duo avec la tête du groupe.
Les voix sont douces, un peu tristes (When I’m Done, This Night Will Fear Me), les guitares acoustiques égrènent leurs mélodies mélancoliques tandis qu’une guitare électrique semble pleurer au second plan (The Tollbooth Martyrs), un orgue lancinant laisse planer une certaine inquiétude (Luxembourg’s Gardens), ou encore Angèle accompagne les guitares de quelques douces vocalises (The Unwritten Law).
Mais notre préféré restera le premier titre de l’album, Saint Marie, débutant par quelques accords cristallins et la voix posée de Glen Johnson, puis se prolongeant par un long final instrumental avec mélodie de guitare rythmique vraiment prenante, et une étonnante rythmique façon electronica mais avec un son de batterie.
On est un peu déconcerté, à chaque nouvel album de Piano Magic on a l’impression que c’est le meilleur. Peut-être plus authentique, moins produit que Writers Without Homes, celui-ci restera un disque important qui devrait combler ceux qui adorent Artists’ Rifles.
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le 09/06/2004