(Audio Dregs / Import)
00/11/2003
Rock

Ambient / Audio Dregs / F.S. Blumm / Pop / Post-Rock
Troisième album solo et troisième label différent pour Frank Schültge Blumm : après Morr Music et Staubgold, cest Audio Dregs qui accueille le musicien allemand pour son long format automnal désormais rituel.
Dans le prolongement de la seconde moitié dAnkern, Lichten débute par des morceaux pop très légers : guitare acoustique enlevée, glockenspiel enfantin, mélodie ensoleillée. Mais, dès le troisième titre, la mélancolie reprend le dessus avec lapparition dune clarinette, la douce nostalgie qui perce de la six-cordes pincée ou la densité des nappes constituées de samples urbains (voitures qui passent et autres bruits de la ville). De plus en plus dépouillées au fur et à mesure quon avance dans lalbum, les productions de F.S. Blumm prennent presque des allures de musique concrète quand un saxophone saccorde un petit solo et on flirte même avec une certaine ascèse quand le dialogue dun piano et dune guitare se ponctue de signifiantes secondes de silence (Blank).
A la moitié de lalbum, lensemble recouvre des allures un peu plus affables avec des morceaux au tempo plus élevé (une section rythmique se fait même jour dans Zehn Tage), aux mélodies identifiables et au spleen moins marqué ; mais ce nest quun intermède de deux titres avant de replonger dans les méandres mélancoliques suggérés par linfinie profondeur des cuivres. Se situant ainsi sans cesse sur le fil entre langueur quasi-dépressive et passages plus enjoués, entre affabilité de la pop et austérité de linstrumentation, F.S. Blumm signe une nouvelle réussite. Probablement moins accessible, mais pas moins intéressant, que son disque précédent, Lichten sinscrit assurément dans une belle cohérence discographique et témoigne dune attachante personnalité.
le 22/04/2004