V/A

Deux ans et demi après le premier volume, Arbouse recordings publie le second tome de ses compilations Bucolique, peut-être moins convaincant mais toujours témoin d’un éclectisme musical certain allant de l’electronica à la pop en passant par le post-rock où, comme sur la première compilation, l’évolution musicale est progressive et réfléchie ; point ici d’éparpillement des genres mais un tracklisting savamment étudié.

On débute par l’électronique avec un morceau de Pimmon où l’artiste australien marie admirablement discrète nappe de synthé, sample de rivière et rythmique précise. Après un titre gentiment foutraque de Designer, on retrouve le Gellicide de Gel :, un de ses meilleurs titres, déjà présent sur la première compilation du label Me Recordings et « tube » de ses concerts d’il y a trois ans. Suivent un morceau classique d’EU et un titre de Sybarite qui nous rassure sur le potentiel du musicien américain après son décevant album sur 4AD avant que Marumari ne nous livre un morceau torturé. Pour clore ce chapitre synthétique, The Eternals (groupe signé sur Aesthetics) mêle rythmique et esthétique proches du hip-hop et éléments électroniques.

Pour le versant post-rock, c’est Yellow6 qui ouvre le bal avec un morceau où une cadence alanguie vient à merveille souligner la profondeur de ses nappes de guitares. Plus loin, les suisses de Velma développent un morceau de neuf minutes qui commence par un long souffle rejoint par des guitares et un chant lointain pour un final inquiétant de retenue tandis qu’Astrïd opte pour une démarche purement instrumentale mais tout aussi dépouillée. Après deux morceaux courts de Ramon Carda (parfaitement en accord avec le titre de la série de compilations) et Encre (superposition de cordes et piano à tendance free-rock), on retrouve les allemands de Ma Chérie for Painting qu’on a connu meilleurs mais qui ont le mérite de nous permettre, via une guitare rythmique enlevée, de nous diriger sans mal vers les deux titres pop qui closent le disque.
Thousand & Bramier, dans la pure tradition pop anglaise (guitare acoustique, petite trompette, refrain à deux voix), nous offre un titre à siffloter sous la douche de même que les belges de Girls in Hawaï qui savent se faire immédiatement accrocheurs en restant dans les canons du genre (contre-chant sur le couplet, clappements de mains, court solo de guitare au son crunchy).

François Bousquet
le 29/04/2004