14/06/2001
Hall du CCCB,
Barcelone
Ultra-Red est un trio californien présentés comme un peu plus que des musiciens, puisqu’ils établissent des passerelles entre leurs activités politiques, la musique et le travail graphique sur des vidéos. C’est vérifié, car ils donnent l’impression d’être des terroristes en portant une cagoule sur scène.
Leur concert mêle musique, vidéo et voix-off. La musique est composée de bruissements, de craquements, rien d’identifiable, et nous rappelle Terre Thaemlitz qui construit ses disques a partir des ’interstices’ de bandes sonores, c’est à dire les parties non-informatives de chansons ou d’enregistrements.
La voix-off est celle de présentateurs de journaux télévisés commentant l’immigration hispanique en Californie, et les images proviennent de documents télévisuels sur ce thème. Deux des media sont informatifs, et pourtant la voix-off devient bientôt une litanie aux accents de discours officiel, les images se vident de leur sens car répétées sans fin. C’est dans le dernier médium, à priori non signifiant, que l’on cherche l’information pertinente, en interprétant les bruits, identifiant (ou pas) leur origine, bref que l’esprit reste en éveil, que la conscience politique reste possible.
Le groupe poursuit en commençant à brouiller les images, en rajoutant des motifs, et finalement en leur redonnant un sens qu’elles avaient perdues, et dans le même temps la musique a évolué vers des chansons populaires mexicaines, sans portée politique. Il n’y avait qu’une seule quantité donnée d’information à partager entre les media, et cette information est toujours à rechercher dans les ’interstices’ chers a Terre Thaemlitz, et pas dans les parties les plus immédiatement compréhensibles, qui ne servent qu’à promouvoir un discours insipide.
Après un long monologue en espagnol (à caractère politique supposons-nous), musique et images reprennent, cette fois-ci brouillées en même temps.
le 01/07/2001