(Temporary Residence Ltd / Import)
04/05/2004
Electronique

Eluvium / Martin Eden / Matthew Cooper / Néo-Classique / Temporary Residence Ltd
Un an tout juste après son merveilleux premier album fait de plongées captivantes de guitares et de drones composites, Eluvium revient avec An Accidental Memory In the Case of Death, variation pour piano dun peu plus de vingt-cinq minutes qui est toutefois présentée comme un album.
Envolées les guitares envoûtantes, emportées les nappes travaillées et enveloppantes, disparues les fascinantes sensations de flux et reflux, place est faite à présent à un piano solo qui égrène arpèges accrocheurs (Perfect Neglect in a Field of Statues qui, étrangement, lorgne vers un Yann Tiersen de BO) et suites de notes mélodieuses et sensibles. Issu dune prise enregistrée en deux heures et ni mixée, ni masterisée par la suite, An Accidental Memory In the Case of Death souffre parfois, surtout dans sa première moitié, dun criant manque de souffle car, même si linspiration est là, il semble que Matthew Cooper peine à prendre une véritable dimension, tellement réjoui du contre-pied que constitue le dispositif unique de son album quil sen contente. Ce nest pas tellement le côté répétitif des titres qui est ainsi en cause mais labsence dune véritable ligne de force au-delà de la posture initiale.
Cela dit, quand Eluvium apporte une densité certaine à ses notes de piano par la conjonction dune mélodie dans les hautes et dun profond fondement dans les graves, lensemble sanime dune vie intérieure réelle (In a Sense). De même, quand il prend son temps et choisit, ostensiblement, de faire durer un morceau (The Well-Meaning Professor), il explore une gamme entière dharmonies non encore convoquées jusqualors, se laissant même aller à des envolées débridées quon aurait aimé entendre plus fréquemment sur un disque qui apparaît, in fine, comme un brillant exercice de style mais qui ne savère pas pleinement convaincant.
le 17/05/2004