(Monopsone / Chronowax)
20/04/2004
Rock

Il y a deux ans et demi sortait Road Movie, premier album de Bathyscaphe paru chez Lykill Records. Ils reviennent ici chez Monopsone, même si on ne les avait jamais vraiment perdu puisque ces parisiens d’adoption sont assez régulièrement en concert, nous permettant de suivre leur évolution.
Justement, on a l’impression que ces concerts les ont conforté dans la recherche d’un son très énergique, très live, à tel point que ceux qui ont pu les découvrir sur scène ne devraient pas être trop dépaysés à l’écoute de -11034m.
Flexible, le titre d’ouverture, superpose petit à petit les éléments, tout d’abord timides à l’image de la lente montée de piano, jusqu’à l’explosion rythmique/basse qui happe l’auditeur dans un univers complexe, rude (batterie sèche, basse rugueuse) mais doux aussi si l’on se focalise sur la superbe mélodie de piano. On regrettera juste une petite facilité en déclinant celle-ci sur divers octaves, mais ça fonctionne toujours. Home Sleep Diagnostic reprend le même principe, avec piano électrique, et quelques samples vocaux, mais après un tel début, on appréciera particulièrement Shutter Release, composé de nappes ambient, petits crépitements, ronronnement de machine, puis un long final avec guitare et sirène de bateau qui semblent sonner un nouveau départ.
Et effectivement la suite est un peu différente. On y retrouve un peu des ambiances cinématographiques qui sont la marque de fabrique du groupe, même si cette composante reste modérée sur ce nouvel album. Le bateau est donc parti, et sur Air Pirate les éléments rythmiques sont plus riches, quelques appels et samples vocaux font leur apparition, et lors d’un break, de multiples bruitages nous donnent l’impression d’être en pleine mer, sur un bateau pirate hanté. Entre Brise Glace et Labyrinthe, deux déluges sonores déjà entendus lors de leurs précédents concerts qui n’ont pas oublié d’être mélodique et de garder une certaine finesse, nouvelle pause avec Kilauea : nappes flottantes sur une mer calme, basse sous-marine, et rythmique frétillante comme un banc de poissons.
Un disque tendu, nerveux qui, après 40 minutes vous donnera l’impression d’avoir été secoué par une tempête. Quelque part entre math-rock mélodique et post-rock cinématographique, ne plongez pas dans ces abîmes sans votre Bathyscaphe !!
le 03/06/2004