(Nacopajaz / Venus Works)
00/06/2004
Electronique

Nouveau groupe sur la scène électronique française, Del Wire est un duo originaire du sud ouest de la France. On y trouve Cisco, déjà actif depuis plus de 10 ans sur Toulouse en tant qu’organisateur de soirée (Ninja Tune, Metalheadz), animateur radio, et producteur au sein du quintet electro-jazz Interface. Le second membre est Fedaden, quant à lui plus orienté hip-hop.
Un passé différent qui fusionne parfaitement ici puisque ni jazz, ni hip-hop ne dominent la musique du duo. On parlera plutôt ici de trip-hop instrumental ce qui inclut déjà l’influence hip-hop que l’on retrouve de façon plus ou moins prononcée dans les rythmiques. Les accompagnements et mélodies sont eux assez variés, mais jouent assez souvent sur la création d’atmosphères, d’ambiances douces et paisibles voir même carrément cinématographiques.
Concrètement, l’album débute de façon magistrale en insérant une multitude d’idées, d’expérimentations, d’influences. Ambulatoire est une intro lo-fi avec mélodie de piano, souffle et crépitement de clicks, puis Tuyi lance la machine avec une rythmique assez classique au son un peu crade qui contraste avec la pureté de la mélodie, tandis qu’une contrebasse apporte une chaleur jazzy. Cela va crescendo avec Ange et sa petite mélodie, sa rythmique syncopé, des samples vocaux saccadés, on ne peut s’empêcher de penser à Hypo avec le même type de son un peu crade, grésillant. L’ascension se termine avec le sublime Camino, rythmique sèche, nappes grave inquiétantes, et une superbe mélodie continue, lancinante qui semble flotter dans les airs tout en se calant sur la rythmique. Un tube !!
Malheureusement le milieu de l’album nous paraîtra bien moins inspiré, certainement à cause de mélodies qui manquent d’inspiration, nous paraissent anodines sur Camino ou Beaucoup, morceau très rythmique, ou carrément lounge sur Essai 2 qui n’est pas transformé. Pourtant ici ou là quelques bonnes idées se glissent, comme les cordes de Ran qui nous font penser à une musique de film, une rythmique intéressante sur Intertriste, ou encore des nappes de basses grésillantes sur Zero.
Les nouvelles bonnes surprises reviennent en fin d’album là où on ne les attendait pas. Oscar Niemeyer et Tema Del W. notamment sont deux magnifiques morceaux d’ambient contemplatif, avec mélodies douces, micro bruitages électroniques, souffle, ondes sonores brouillées, field recordings venant ajouter à l’aspect cinématographique de l’album.
Un album globalement fort séduisant pour amateur d’abstract hip-hop feutré. Et les plus patients qui iront jusqu’au morceau caché seront bien récompensés puisque celui-ci clôture l’album en beauté.
le 04/06/2004