27/03/2002
Maroquinerie,
Paris
Une soirée organisée pour la sortie cette année de plusieurs disques de Luc Ferrari (dont un sur le label Signature, associé à France Musiques, et qui regroupe Far West News et une oeuvre plus ancienne, Histoire du Plaisir et de la Désolation) et d’un livre Presque Rien avec Luc Ferrari, écrit par Jacqueline Caux, et qui comporte un historique et un entretien avec le compositeur.
Les spectateurs arrivent massivement juste avant le début du concert. La première partie est une diffusion de la pièce Presque Rien #1, qui mêle bruits familiers, vent, oiseaux, discussions, voix méconnaissables (travail poursuivi sur le récent disque Cycle des Souvenirs #2).
Puis Michel Maurer s’installe au piano, déclenche le magnétophone à bande pour la première des 36 enfilades pour piano et magnétophone. Les morceaux sont très courts, et au troisième ou quatrième, des rires gênés se font entendre. Ce concert où le pianiste s’arrête après une phrase de dix secondes, ou bien sans piano, avec seulement la partie enregistrée, a de quoi déstabiliser.
L’enregistrement accompagne parfois la musique, avec des sons synthétiques ou bien au contraire d’autres sons de piano moins modernes et familiers, et parfois il ne s’agit que de bruits enregistrés. Les parties jouées sont tantôt abruptes, tantôt des ritournelles, qui vont revenir dans plusieurs enfilafes, à chaque fois modifiées, donnant une unité à l’ensemble. Un des morceaux centraux comporte une voix enregistrée qui donne les indications sur ce que doit jouer le pianiste, donnant une impression de création en train de se faire.
Après le concert, petits fours, on en vient à regretter que le concept de concert gratuit à l’occasion de la sortie d’un disque ne soit pas plus développé.
le 28/03/2002