(Quecksilber / La Baleine)
07/04/2004
Electronique

Quelques mois seulement après la sortie de son deuxième album, AGF revient chez Quecksilber, non pas avec un album mais un live tiré du célèbre festival Ars Electronica en 2003. Si l’on peut se demander quel est l’intérêt d’une telle sortie, on se rendra bien vite compte qu’il s’agit d’un complément indispensable à la discographie de l’allemande.
Que ce soit en live on sur disque, la musique atypique d’AGF, devenue spécialiste du spoken word fracturé, s’avère fort intéressante. Mais là où ses albums ressemblent un peu à des compilations de pièces expérimentales, habitées mais glacées, ses concerts recréent une ambiance intimiste, douce et chaleureuse comme un cocon. Une même musique mais deux approches complètement différentes. Une différence qui joue en fait sur peu de choses : l’enchaînement des morceaux contribue à une cohérence d’ensemble, tout comme l’improvisation à partir de sa voix et d’une banque de sons et boucles. Chaque élément revient régulièrement, le traitement du son est le même de bout en bout, et la voix nous paraît ici plus chaleureuse, comme si Antye Greie nous chuchotait des secrets à l’oreille.
On verra le disque, et donc ce concert comme deux parties imbriquées. La première est assez proche de ce que l’on connaît du son de l’artiste. On y retrouve ses sonorités, son phrasé, mais surtout on situe parfaitement ce concert dans le temps comme une transition entre Head Slash Bauch et Westernization Completed : les passages expérimentaux du premier qui viennent pimenter les morceaux presque pop du second. En cela cette première partie dépasse déjà les deux albums studio.
Mais l’intérêt de cet album est encore grandi à partir du sixième morceau, Arriving, et son atmosphère pluvieuse, ses bruits de rue, ses sonorités asiatiques sur fond d’une mélodie de saxo improvisée. Mais c’est sans compter sur l’ambiance de fin du monde de Schlauchtraumstimmen, quelques mots ponctués de bruitages et de notes de guitare cristallines.
Un disque indispensable, que ce soit pour ceux qui apprécient déjà, ceux qui n’ont pas été convaincu par les albums, ou même ceux qui ne connaissent pas encore et qui ne sauraient par quel disque commencer.
le 27/06/2004