Braille

Partir

(Angström Records / La Baleine)

 date de sortie

05/05/2004

 genre

Electronique

 style

Electronica

 appréciation

 tags

Angström Records / Braille / Electronica

 liens

Angström Records

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Braille est un catalan qui a fait ses début sur le label barcelonais Cosmos Records sur lequel il a sorti son premier album en 2001, lui offrant la l’opportunité d’une invitation au festival Sonar, les premières parties de Lamb en Espagne, et un peu plus tard un titre sur une compilation DVD D-Fuse/The Wire. C’est donc sur le label toulousain qu’il sort ce deuxième album, mettant un peu de côté ses influences jazz pour nous délivrer une electronica parfois teintée de pop.

C’est une formule de plus en plus courante, comme si les voix permettaient de rendre la chose plus facile d’accès. On se rappelle il y a quelques années de Ensemble, duo français paru chez Rephlex, et l’explosion récente du genre avec Tujiko Noriko et Lionel Fernandez, So, le nouveau projet de Oval, mais c’est surtout à Rainier Lericolais que l’on pense ici, avec des voix qui servent de matière sonore au même titre qu’un instrument, et non pas un chant pop posé sur une musique électronique.
Mais Braille c’est loin de n’être que cela. La voix n’est présente que sur quelques titres, et le catalan travaille avant tout le son avec une méticulosité impressionnante. Partant de sonorités instrumentales et acoustiques diverses, il crée des mélodies malades, tristes ou mélancoliques, perturbées, dérangées, tout en gardant leur pouvoir émotionnel. Tous ces traitements sont sources d’erreurs numériques, d’une teinte métallique, bref de tout l’attirail qui fait la particularité de la vague laptop/glitch/expérimental.

Jusque là, a priori rien de très original, mais il s’avère que Braille apporte sa petite touche personnelle qui en fait toute la particularité et rend l’ensemble fort attachant. Par trois fois le chant d’Alice Imbert sublime les morceaux de Braille. Un petit côté rétro faisant penser à un chant de cabaret sur Presente, puis complètement haché sur Rencontre, un morceau entièrement fracturé, hésitant, plein de silences laissant l’auditeur en suspend, inquiet dans cette atmosphère un peu triste et enfin très pop, plus franc et mélancolique sur le non moins réussi Trapecio avec une batterie frétillante produisant une rythmique jazz.
Le jazz est une composante, une influence qui resurgit sur la fin de l’album, avec très régulièrement cette rythmique complexe, entre le free jazz et le post-rock de Tortoise. On y gagne aussi en chaleur avec les mélodies de cuivre, apparemment une clarinette sur Nudo, puis un saxophone sur le très réussi Recover, débutant de façon électronique et dévoilant de plus en plus sa composante jazz et acoustique.

Partir est vraiment un album à part qui semble parfaitement résumer la personnalité de son auteur, riche et complexe, à la croisée d’une somme fabuleuse d’influences jazz, pop, ou même classiques.

Fabrice ALLARD
le 25/07/2004

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