Myrakaru

Toujours à la recherche de nouveaux artistes destinés à enchanter nos sens, Expanding nous propose, avec Tammetõru, de faire la connaissance de Myrakaru, duo estonien qui, après avoir œuvré pendant deux ans dans la musique électronique tendance breakbeat, s’est dirigé vers l’electronica mélodique affectionnée par le label londonien.

Et, de fait, dès les premières secondes, on sent immédiatement qu’on est bien à l’écoute d’un disque Expanding : mélodies finement ciselées, rythmiques discrètes, sonorités travaillées, arrangements sensibles et production délicate. Constitué de treize plages durant chacune entre quatre et cinq minutes, Tammetõru est un album savoureux où les titres s’enchaînent sans heurts, variations électroniques tantôt mélancoliques, tantôt évocatrices, démontrant constamment une belle maîtrise du genre.
Disque idéal pour une conduite urbaine nocturne (ce que la pochette semble encourager), ce premier long-format s’avèrera, en revanche, être la hantise des participants d’un hypothétique « blind test » : l’electronica mélodique de Myrakaru a beau être hautement plaisante, on est bien en peine d’y trouver des éléments personnels ou quelques indications nous permettant d’identifier, à l’avenir, tel ou tel morceau comme étant le fruit du travail des Estoniens. A défaut, force est de constater à nouveau qu’Indrek Tamm et Joel Tammik ont parfaitement digéré l’electronica des dernières années, aussi bien dans sa conception « occidentale » que dans la dimension qu’ont pu développer des artistes russes ; et c’est peut-être cette impression de « croisée des chemins » qui, in fine, se révèle être la caractéristique propre et principale de Tammetõru.

Disque infiniment agréable, ce premier album de Myrakaru prend donc idéalement place dans la discographie d’Expanding, magnifique de cohérence, sans toutefois nous marquer autant qu’ont pu le faire, dans les derniers mois, d’autres disques parus sur ce même label.

François Bousquet
le 04/10/2004