Infant

Pony Gear

(Musikexperience Recordings / La Baleine)

 date de sortie

13/10/2004

 genre

Rock

 style

Folk

 appréciation

 tags

Folk / Infant / Musikexperience Recordings

 liens

Musikexperience Recordings

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Il y a un peu plus de deux ans, sortait un album de Infant chez Neo Ouija. Il s’agit de ce même Infant aujourd’hui chez Musikexperience, dans un style tout à fait différent, délaissant son electronica mélodique et par la même tout artifice technologique pour l’épure d’une musique folk, une voix et une guitare gratouillée au coin du feu avec une bande de potes.

Pour qui a écouté Growing Up, son précédent album chez Neo Ouija, la surprise risque d’être de taille. Risque de déception chez les accros à l’électronique pure, tandis que ceux qui s’intéressent à la scène indée en général et qui sont ouvert à d’autres styles devraient y trouver leur compte. C’est tout de même avec une petite appréhension que l’on pose le disque sur la platine, car même si l’on n’est pas réticent au genre, ce n’est tout de même pas notre style musical de prédilection, et on a tendance à être peut-être un peu plus difficile. Pourtant on est bien vite rassuré, que ce soit sur les premiers morceaux, assez carrés, voir orchestrés ou la deuxième moitié du disque avec de bonnes idées déclinées sur plusieurs morceaux et interludes sur lesquels on ressent bien le plaisir immédiat du jeu live, du délire entre potes auquel nous sommes conviés.

Déjà sur le premier morceau (Vioskin) et sa batterie relativement brute, on retrouve une formule connue, mais on retiendra le fin travail mélodique, le jeu de guitare contrasté et sur plusieurs niveaux. C’est ce jeu de guitare assez particulier qui fait le charme d’un album qui gagne donc en subtilité au fur et à mesure qu’il s’approche de l’épure des derniers titres. Il y a tout de même quelques très beau morceaux sur cette première moitié, à commencer par Jesus, Paul, qui s’appuie sur une rythmique électronique mais sur lequel on trouve un superbe chant, une voix désenchantée, un peu exténuée. Quelques violoncelles font ensuite leur apparition, prétexte à quelques bruitages impromptus, des grincements, et plein d’autres petits éléments qui d’ordinaire sembleraient être des erreurs mais qui là sont bienvenus et apportent une impression de profondeur, créent un certain relief.

Mélancolie et noirceur sont omniprésentes mais savent aussi se faire envoûtantes sur Rusty Almond avec sa boucle de rythmique et basse sur laquelle viennent se poser quelques glissements d’archet et les cordes de guitare savamment pincées. C’est justement à partir de Acoustic Night que le ton change : improvisation de batterie en guise d’introduction, mais tout en douceur, à l’image de la mélodie, à la fois posée et sublime. On est au sommet de l’épure sur des titres comme You don’t Seem ou Pony Tennis avec ses cordes franchement pincées, ce briquet qu’on essaye d’allumer et qui sert presque de rythmique, cette voix légèrement éraillée. Ce titre est ensuite déclinés, retravaillés en divers interludes, avec un son très live et Andrew Fearn qui rigole à la fin de sa prestation. On terminera cette chronique par le très beau Folk Pony Harmony avec ses croisements de mélodies de guitare et sa voix fredonnée dans des intonations exotiques.

Si le fait de voir un artiste changer complètement d’orientation peut faire a priori un peu peur alors que l’on appréciait ses précédents travaux, cet album est là pour nous rassurer avec une superbe conversion qui n’est d’ailleurs peut-être que provisoire.

Fabrice ALLARD
le 05/12/2004

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