Shalabi Effect - Threnody Ensemble

 date du concert

30/04/2002

 salle

Instants Chavirés,
Montreuil

 tags

Instants Chavirés / Shalabi Effect / Threnody Ensemble

 liens

Instants Chavirés

 dans la même rubrique

Il y a étonnamment peu de monde pour cette soirée présentant un groupe de Montréal, au regard des affluences observées pour les groupes du label Constellation. La salle des Instants en en configuration assise.

Tout d’abord c’est le Threnody Ensemble qui prend place, en trio ou quatuor suivant les morceaux, deux guitares sèches et deux violoncelles. On s’attendait, vu le type de formation, à entendre une musique proche de celle des Rachel’s, et on est immédiatement surpris de les voir commencer par des gratouillis de cordes en haut du manche bruitistes à souhait, et qui replacent d’entrée de jeu la soirée sous une approche plus free. La plupart des morceaux sont joués à la guitare, avec chacune des parties répondant à l’autre, comme un dialogue des deux musiciens. Ils s’essaient aussi au métallophone, amplifié et modifié par des pédales d’effets, rajoutant des mélodies cristallines sur les nappes de cordes des violoncelles. Loin de rester dans un jeu classique, ils n’hésitent pas à terminer un de leur morceau par un sample d’heavy metal, et leur jeu de guitare incorpore les scories du son d’une manière qu’on a peu entendu sur une guitare classique.

Après la pause, c’est au tour du Shalabi Effect en formation élargie de jouer : le percussionniste Will Eizlini annonce qu’ils jouent ce soir avec deux de leurs amis de passage à Paris, au saxophone et à la clarinette. Ceux-ci pratiquent un jeu free qui les rapprochent d’un Mats Gustafsson, avec des aspirations au saxophone notamment. Du coup, le concert est plus orienté vers le free-jazz que ce qu’on aurait pu attendre. Il y a un maelström de sons à entendre, dans des formations changeantes, à base de guitare et moog, contrebasse et ordinateur, oud, tambourins et cymbale jouée à l’archet... On pourrait leur reprocher de parfois se laisser entraîner à faire un fourre-tout des sonorités qu’ils aiment (on devinent des musicophiles en eux), au risque de l’étouffement, mais on se laisse gagner aussi à essayer de discerner chaque instrument dans la musique, et ainsi commence le travail d’écoute. Ils reviendront pour un court rappel avec des rythmique lancinantes d’inspiration indienne qu’on avait pu entendre sur le premier double album du groupe.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 01/05/2002

À lire également

24/04/2003
Shalabi Effect - Diagonal
(Instants Chavirés)