(Lux Nigra / Toolbox)
29/11/2004
Electronique

Electronica / Lux Nigra / Zorn
Fer de lance de Lux Nigra et membre de nombreux duos plutôt intéressants (Artificial Duck Flavour, Boy Robot, No Movement No Sound No Memories), Zorn nous livre son troisième album, le second sur le label berlinois.
Fortement inspiré par des sonorités urbaines et métalliques, All We Can Do Is Enjoy The Ride évolue dans des climats relevant aussi bien de l’electronica que du dub ou de la techno : mélodies plutôt claires mais basse bien présente et beats soutenus. Cet agrégat n’est pourtant jamais indigeste car le musicien allemand sait parfaitement doser les différents genres utilisés pour créer un son qui lui est propre, au carrefour de ces influences. Suivant les morceaux, Zorn choisit alors de mettre en avant tel ou tel aspect de sa musique, faisant dès lors pencher le titre vers un genre particulier : electronica rythmée (This Was Supposed to Be the Future), techno limite indus (City of Industry) ou dub (Cold and Cuddly, le morceau-titre).
Si la majeure partie de l’album se colore donc de noir et gris, faisant prévaloir une imagerie citadine plutôt sombre, il advient qu’un titre plus lumineux se dégage ; ainsi, le bien nommé She lights a Cigarette and stops Time fait office de « havre de paix » au milieu de ces morceaux à la noirceur troublée en mettant en exergue une mélodie mélancolique et une rythmique à l’avenant. Repartant ensuite pour des titres ténébreux et denses, on ne sort pour autant pas perturbé de All We Can Do Is Enjoy The Ride car cette noirceur n’est jamais gratuite mais constamment au service du propos de Zorn, désireux de dépeindre sa ville de Berlin et les trains de banlieue dans lesquels il a écrit cet album.
le 27/12/2004