Weekend Festival 2002 : Shizuka - David S. Ware Quartet

 date du concert

25/04/2002

 salle

Tolbooth,
Stirling

 tags

David S. Ware Quartet / Festival ’Le Weekend’ 2002 / Shizuka (Jp) / Tolbooth

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Stirling : petite ville d’Ecosse, un peu au nord d’Edimbourgh et Glasgow, ancien lieu-clé des batailles entre Ecosse et Angleterre, et donc ville fortifiée, avec un château au sommet d’une colline. Accueille depuis 5 ans Le Weekend Festival, spécialisé en musique japonaise et free jazz.

Nous arrivons au Tolbooth, bâtiment construit au début du 18e siècle, et tout récemment rénové pour devenir un lieu pour les arts et les concerts. La salle de concerts est en amphithéâtre, et peut accueillir 200 personnes : les conditions s’annoncent excellentes. Le premier groupe à jouer ce soir est Shizuka, quatuor japonais dont c’est le premier concert en occident, bien que leur nom ait souvent été associé à la vague de rock psychédélique dont Acid Mother Temple est peut-être l’un des membres les plus exposés ces derniers temps. Shizuka est le prénom de la chanteuse, et signifie calme en japonais : cela convient bien aux compositions du groupe, qui évoquent des chansons hippies des années 70 (Joan Baez ?), avec des sonorités plus modernes, on pense à Sonic Youth notamment. Le guitariste Maki Miura, ancien collaborateur de Keiji Haino (et arborant d’ailleurs la même chevelure...) se lance parfois dans des solos qui font éclater la diction saccadée de la chanteuse.

Cette première soirée marie bien les thèmes du festival, puisqu’après le groupe japonais, c’est le quartette de David S. Ware qui se produit. Le concert commence sans le leader, mais les musiciens ont des sacrées statures eux-même : Matthew Shipp au piano, William Parker à la contrebasse et Guillermo Brown à la batterie. La soirée sera moins expérimentale que le récent album sur Aum Fidelity, le label qui archive les compositions de cette autre scène new-yorkaise. Les solos sont vite expédiés dès le début, pour faire plaisir aux vieux amateurs de jazz, et même ces passages obligés sortent du consensuel. Nous qui ne connaissions pas Guillermo Brown sommes impressionnés par la manière dont il utilise sa batterie pour ne pas seulement marquer un rythme, mais remplir complètement l’espace sonore. Sur le coté, David Ware surveille ses troupes, puis vient au centre de la scène placer de longues phrases de saxophone ténor, en souffle continu. Ce sont ces moments ou le quatuor est au complet qui sont les plus stimulants. Mais le saxophoniste sait laisser ses musiciens improviser seuls, quitte à remettre en place Guillermo Brown quand celui-ci laisse retomber le rythme en tapotant ses cymbales. Pendant tout ce temps, William Parker assure la liaison entre "l’arrière" et Ware, avec des regards dubitatifs quand celui-ci est trop fantasque, ou de rapides coups d’oeil pour s’assurer de son entente avec Matthew Shipp.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 03/05/2002

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