(Nexsound / Import)
01/12/2003
Electronique

Electronica / I/Dex / Nexsound
I/Dex est le projet de Vitaly Harmash, musicien biélorusse qui n’est pas tout à fait un débutant puisqu’il a commencé à faire de la musique il y a plus de 10 ans, dans des formations rock d’abord, avant de s’intéresser à toutes les méthodes de composition électronique. Après les synthés, les fields recordings et la Playstation, le voici au laptop avec ce premier album en temps que I/Dex, juste près un split-MP3, toujours chez Nexsound.
Harmash possède un son bien particulier, mais pas forcément facile d’approche. Les premiers titres sont assez particuliers, semblent éviter la facilité alors que les mélodies flirtent avec la naïveté. Rien de très accrocheur donc, le musicien posant juste des ambiances, dessinant des paysages aux couleurs douces à base de motifs répétitifs, d’éléments rythmiques timides, sourds, et d’une foule d’étranges bruitages, certainement soigneusement sélectionnés parmi ses enregistrements en pleine nature.
Après cette première partie flottante, rêveuse, le son s’éclaircit doucement sur Rand, et la rythmique ressemble un peu plus à quelque chose de connu, mais le style de I/Dex est toujours là, gardant cette même légèreté.
Et puis on bascule dans un autre univers à partir de .Doc sur lequel le Biélorusse se concentre sur le traitement du son avec une atmosphère plus sombre. Les souffles deviennent régulier, tout comme les craquements, les clicks, et notes feutrées qui nous rappellent la vague dub-électro menée par Pole il y a quelques années. Une musique ambient douce, parsemée de cliquetis, presque sautillante sur le syncopé Recor, et lugubre sur Evox, à la fois point d’orgue et charnière de l’album.
Mais petit à petit s’amorce un retour à la lumière. La brume s’estompe sur E_Caps, des bruits d’animaux et autres chuintements signalent le réveil de Mère Nature, tandis que de petites notes créent une ambiance paradisiaque. On imagine une grosse créature qui émerge d’un long sommeil sur Scalene, alors que sur près de 8mn des éléments plus classiquement musicaux s’échappent d’un magma de souffles et claquements.
Le soleil se lève sur Eunet, et la vie reprend son cours, une superbe journée commence avec Comm, le tube electronica de l’album, efficace et concentré sur le strict minimum. C’est serein et reposé que l’on quitte Seqsextend avec Outsert, retrouvant notre légèreté et laissant derrière nous les contrariétés de la veille.
La musique de I/Dex, c’est aussi ça. De l’Intelligent Listening Music, légère sans pourtant être facile, car ne laissant guère de points d’accroche à l’auditeur. Un disque déconcertant de laptop music qui devrait plaire aux amateurs de pop.
le 23/02/2005