(Neo Ouija / La Baleine)
07/02/2005
Electronique

Après une année 2004 marquée par la sortie de deux excellents albums (ceux de Faction et Zegunder), Neo Ouija débute 2005 par ce qui semble être le premier long-format de Seven Ark, artiste sud-africain oeuvrant dans une electronica mélodique bien caractéristique du label anglais.
Mélodies soignées, rythmiques précises, nappes en arrière-plan et sonorités tantôt métalliques, tantôt plus caressantes : les canons du genre sont strictement respectés. Pour autant, on ne ressent jamais l’impression, à l’écoute de Noise of the New, d’entendre le disque d’un bon petit apprenti, ni d’un pâle copiste (même si ceux que le genre rebute ou lasse feraient probablement mieux de passer leur chemin). Sachant toutefois s’épanouir également hors du strict cadre mentionné et ne livrant, en définitive, que peu de titres « poppy », Seven Ark peut insérer des éléments plus proches du hip-hop (Glass Shattering Under Water). De la même manière, il peut durcir exagérément ses rythmiques et rendre ses mélodies plus acérées pour établir un savant jeu de contraste avec les nappes qui demeurent, pour leur part, relativement chaleureuses et accueillantes (Separation Device, Nullcline7.3).
S’il fait participer par endroits des instruments réels (la guitare acoustique de Floor, par exemple), le musicien sud-africain continue pourtant de les traiter comme des éléments électroniques en les digitalisant, même s’il les fait ressortir en dépouillant l’instrumentation autour d’eux. Adoptant à d’autres moments une attitude plus « laid-back », Seven Ark y démontre un savoir-faire qui parvient à ne jamais confiner à la formule, notamment par le biais d’une rythmique suffisamment décalée pour donner l’impression d’être à la fois dans et à côté du tempo (Some Point of Departure). Mais il est vrai que l’artiste semble davantage affectionner des climats plus torturés, à l’image du titre de clôture (Untitled (302.1)) où une base rythmique comparable à une explosion est présente tout au long du morceau pendant qu’une mélodie tente, lumineusement, d’exister.
Vraiment convaincant, Noise of the New révèle donc un musicien doué et lance l’année 2005 de Neo Ouija sur les mêmes (bonnes) bases que 2004.
le 06/03/2005