(Morr Music / La Baleine)
14/03/2005
Electronique

Morr Music / Pop / Tarwater
Cinquième véritable album de Tarwater, The Needle Was Travelling paraît sur Morr Music après que le duo allemand a fait sa carrière sur Kitty-Yo. Si changement de label il y a, musicalement, le groupe revient à la « formule » qui avait contribué au succès public d’Animals, Suns & Atoms, il y a cinq ans : une électro-pop entraînante portée par la voix mi-chantante, mi-parlée de Ronald Lippok.
Accueillant sur quelques titres plusieurs électroniciens allemands (Dirk Dresselhaus - alias Schneider TM -, Marcus Weiser - membre de Rechenzentrum - et Hanno Leichtmann - alias Static -), Tarwater peine pourtant à proposer une musique autre que celle que la formation germanique a déjà pu développer sur certains de ses disques. Les mélodies sont plutôt bien troussées, le chant pas désagréable, les instrumentations soignées (le cuivre d’Entry, la guitare acoustique de In a Single Place), les rares samples bien utilisés, une certaine émotion point par instants (TV Blood aidé par la guitare de Marcus Weiser, Jackie) mais le terrain est tellement rebattu qu’il faudrait que tous ces éléments positifs soient ultra-performants pour parvenir à accrocher notre oreille et, hélas, ici, ce n’est pas le cas. Pis encore, certains titres sont vraiment trop mécaniques (le tube en puissance Across the Dial), voire plutôt pénibles (The People et ses irritants chœurs d’enfants).
Dès lors, on se dit qu’il faudrait peut-être mieux prendre The Needle Was Travelling comme la nouvelle étape d’un groupe qui n’a plus grand-chose à prouver et se contente de satisfaire son public en sortant un disque de temps à temps ; mais on se rappelle alors qu’avec son album précédent, Dwellers on the Threshold, Tarwater avait réussi à quelque peu surprendre en opérant une forme de contre-pied par rapport à Animals, Suns & Atoms. Alors peut-être que le groupe a décidé d’alterner disques « tièdes » et albums aux ambiances plus diversifiées, histoire d’assurer un succès confortable d’une part pour pouvoir sortir des disques moins évidents d’autre part. Si telle est la motivation de ce nouvel album, on ne peut dès lors véritablement en vouloir au duo allemand.
En revanche, on constate, une fois de plus, que Morr Music nous offre, en cette année 2005, un disque tiède, d’où il ne ressort ni enthousiasme fervent, ni amertume acrimonieuse ; il s’agirait que le label de Berlin se reprenne, sorte un disque pleinement convaincant ou, au moins, prenne quelques risques. Gardons l’espoir : chaque année depuis ses débuts (1999), la structure allemande a toujours su publier a minima un très bon disque.
le 18/03/2005