(Guerilla Underground)
00/12/2004
Electronique

Absent est le projet de Yannick Donet, à qui Frédéric Bailly vient prêter main forte au niveau de la production. Après deux EP en 2003, cet album démo voit le jour en 2004 et fait preuve d’une certaine maturité.
Absent est donc un projet français, et un français dans ce genre musical est suffisamment rare pour ne pas en parler. On situera Absent pas très loin de Tepr dont on a déjà parlé ici et qui est notamment membre de Abstrackt Keal Agram. Absent produit de l’electronica, ce qui n’est certes pas hyper original, mais il le fait bien, avec des rythmiques qui évitent d’être trop démonstratives, des mélodies pas toujours évidentes, et en privilégiant les atmosphères un peu sombres et poisseuses avec des nappes graves, et toujours quelques bruitages expérimentaux qui viennent agrémenter les morceaux, comme des bruits d’animaux et autres ululements de laptop sur Ring qui sert d’ouverture.
Yannick Donet revendique Murcof comme influences, et il est en effet difficile de ne pas y penser avec son utilisation régulière de cordes, que ce soit pour une intro néo-classique sur Collage n°1, ou plus classiquement pour des accompagnements de mélodies electronica (L’humeur du crystal). On y ajoutera bien sûr Autechre et Clint Mansell sur le sublime Chronos, ambient expérimental avec sa longue intro de bulles-ballons qui éclatent et qui n’est pas sans rappeler la BO de Requiem for a Dream, et Aphex Twin dont Absent semble un peu copier le Bucephalus Bouncing Ball sur One Button to Destroy the Whole Planet.
L’album est également parsemé de pièce drum’n bass là aussi plutôt réussies même si ces rythmiques sont parfois franchement mises en avant au détriment des mélodies généralement moins inspirées (Now I’m Playin’ With You) ou plus légères (Variations/Expérimentations). D’un autre côté on voit poindre quelques influences industrielles sur le très sombre et réussi Grasse, ou un solo de piano sur Schizophrène que l’on pourrait rapprocher de la drum’n bass de The Third Eye Foundation.
Il ne s’agit que d’une démo, mais pourtant on a bien l’impression d’avoir écouté un "produit" fini, soigné, et qui n’a pas grand chose à envier à d’autres productions qui ont réussi à rejoindre le circuit classique. Reste juste à Yannick Donet à se détacher de quelques influences qui risque d’être un peu lourdes à porter à l’avenir.
le 07/05/2005