(Aesthetics / La Baleine)
00/06/2004
Electronique

Aesthetics / Dub / Jazz / The Eternals
The Eternals sont un groupe français toulousain, signé chez Diamond Traxx, dans une droite lignée french to...STOOOOOP !!!
S’ils portent le même non, ceux-ci nous viennent de Chicago, sont signés chez Aesthetics, et produisent un musique inclassable. C’est bien de ceux-ci qu’il s’agit aujourd’hui. Premier indice, une pochette très stylisée, un homme avec les mains devant les yeux imitant des jumelles, un museau félin, des buildings en surimpression, sorte de croisement entre cultures africaine et urbaine. A l’intérieur, des remerciements adressés à John McEntire, Doug McCombs, Brokeback, Califone.
Des vinyles chez Thrill Jockey, une participation au festival All Tomorrow’s Parties en 2001, un premier album sorti conjointement par Aesthetics et Desoto (sans titre, avec Jeff Parker à la guitare) et maintenant un deuxième album étonnant, que l’on ne s’est pas tout à fait approprié après de multiples écoutes. Des rythmiques aux subtiles influences jazz, de belles mélodies et accompagnements d’orgues, une basse parfois proche du reggae-dub, des sonorités électroniques brutes, et pour finir des vocaux très en avant et scandés façon hip-hop (The Beat is too Original), parfois plus lancinant façon reggae sur le très beau High Anxiety. A propos de lancinant, le groupe et l’ingénieur du son donnent même l’impression de s’endormir sur leurs instruments sur Bewareness : mixage inhabituel avec percussions africaines et basse au premier plan, une voix qui semble se liquéfier, tous les éléments s’emmêlent sans organisation apparente.
Au milieu de ces onze pistes, un tube, Silhouette, avec mélodie de guitare et rythmique proche du hip-hop, une formule nous rappelant le Mongrel de DJ Shadow aujourd’hui utilisé pour une célèbre publicité.
Si la collision des genres ne facilite pas l’appréhension de cet album, des mélanges osés et très francs n’aident pas vraiment l’auditeur, à l’image de ce croisement d’orgue et basses électroniques en ouverture de The Beat is too Original. Ajoutons à cela quelques interludes, jazz-rock distordu sur With Wings and Chariot, bande son d’un film avec trompette sur Emperor’s Break, et un parfum 70s, parfois teinté d’un doux psychédélisme, et vous aurez une idée de la chose.
Ce n’est pas le disque à écouter tous les jours, mais plutôt celui sur lequel on revient une fois par mois en découvrant à chaque écoute un petit quelque chose qui nous avait échappé, que l’on n’avait pas saisi. Un disque fait de mélanges, de collisions, moderne et empreint de traditions. Si vous aimez tout autant le jazz, le reggae et le hip-hop, n’hésitez plus !!
le 22/05/2005