Mandarin Movie

S/t

(Aesthetics / La Baleine)

 date de sortie

25/06/2005

 genre

Jazz

 style

Free

 appréciation

 tags

Aesthetics / Free / Mandarin Movie

 liens

Aesthetics

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Alors qu’on était encore sous le charme chancelant de Sweet and Vicious like Frankenstein du très prolixe Robert Mazurek, sorti en 2004 chez Mego, il récidive avec Mandarin Movie, cette fois accompagné de Alan Licht (guitare), Matthew Lux (basse, laptop), Steve Swell (trombone), Jason Ajemian (double bass) et Frank Rosaly (percussions). C’est une production du label américain éclectique Aesthetics, qui a, entre autres, signé Hood, Pulseprogramming, ou Isotope 217 (c’est dire l’éclectisme).

Il faut toujours rester sur ses gardes : Mandarin Movie joue sur les cassures. Orange, qui ouvre la danse, illustre les imprévus et les ruptures de genre qui guident l’ensemble. Alors qu’ils s’adonnent à un joyeux bordel instrumental, parfois maladroit, tout à coup, un trifouillage informatique apparaît sur fond de rythmique façon fanfare du trombone, pour reprendre l’instant suivant l’improvisation presque sourde. Le second morceau est encore plus inattendu, puisqu’il démarre sur un beat électro lounge tout numérique, pour mieux lancer, brutalement, une basse lourde et une guitare électrique dans un duo labélisé post-punk, où tous les instruments viendront se greffer, quelques riffs bien sentis, et rideau. Black Goat, en deux parties, se rapproche, révolté, du noise, alors que The Ghost Ship Is Sinking est une ballade très cinématographique. Et on se demande encore ce que viennent faire les couches ardues de bruits blancs sur fond ambient qui s’effacent sous le bombardements de bips du dernier morceau sur l’album.
Il faut écrémer pour trouver la grâce à laquelle nous avait habitué Chicago Underground Duo / Trio / Quartet. Par exemple, porter son attention sur le léger et virevoltant Peking Duck, qui renoue avec le blues qui donne à entendre un panorama des possibilités instrumentales représentées avec ses fines lignes synthétiques, et oublier le faussement rock A Very Modern Camera.

Enchaînements improbables et incohérences définissent finalement bien cet album. S’il y a de beaux passages saisissants par moments, c’est aussi parce que l’oreille pardonne et se souvient, émue, des ambiances planantes aux sonorités inquiétantes de Synesthesia (Chicago Underground Duo).

Léa Lescure
le 25/06/2005

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