Keith Berry

The Ear That Was Sold To A Fish

(Crouton / Metamkine)

 date de sortie

30/05/2005

 genre

Electronique

 style

Ambient

 appréciation

 tags

Ambient / Crouton / Keith Berry

 liens

Keith Berry
Crouton

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Keith Berry est un personnage à part, un artiste qui compose sa musique comme il vit, influencé par quelques penseurs, poètes, le tout saupoudré de philosophie et pratiques orientales telles que le I Ching. Sa musique est ainsi, douce, contemplative, et comme les haikus, raconte beaucoup de choses en peu de notes. Adepte d’un minimalisme complexe, Keith Berry nous offre ici une suite à The Golden Boat, son précédent album paru sur Trente Oiseaux, le label de Bernhard Günter, largement consacré aux oeuvres minimales.

Il y a peu de différences entre chacune de ces pièces ou, pour être plus précis, peu de différence entre un morceau et le suivant, mais au fil des neufs pièces qui le composent, une lente évolution se poursuit au cours de cet album.
On commence par des drones lancinants, sortes de nappes glacées et envoûtantes, parsemées de quelques bruitages épars, discrets, comme des objets qui roulent sur le sol, des cliquetis, sifflements ultra-aigus, le tout concourant à créer une ambiance à la fois apaisée, sereine, mais inquiétante car habitée. Les drones et nappes se superposent sur le deuxième morceau, gagnant en profondeur, les bruitages nous font penser à une usine dans le lointain, et les grésillements frétillants forment bientôt des chants d’insectes. Les bruitages sont alors plus présents, plus denses, les drones subissent des variations un peu plus importantes, et les ambiances s’enchaînent, aux insectes des champs font suite les clapotis de l’eau, puis les crépitements d’un feu, avec toujours cette même structure mouvante en guise de squelette, ce même mélange de drones et nappes acoustiques avec des micro-bruitages électroniques.

A mi-parcours les nappes ébauchent une mélodie, et ce qui semble être une corde de contrebasse pincée ouvre de nouvelles perspectives. Elle répond aux autres bruitages, côtoie des artefacts numériques, des chocs métalliques. Un moyen de préparer le septième morceau avec ce qui semble être un instrument traditionnel à cordes pincées, produisant une lente mélodie. On reste dans le domaine de la contemplation, et ce qui débutait un peu comme un album de Biosphere se trouve ici comparable à une production de Stephan Micus, ambient-world acoustique qui trouve son pendant néo-classique sur l’avant-dernier titre de l’album, au piano.
Sur le dernier morceau, on retrouve un peu tous les éléments qui composent le disque, de manière assez organisée, et toujours la même finesse, la même subtilité dans l’intégration d’éléments électroniques sans concession sur une musique plus acoustique et apaisée. Un mélange surprenant mais à l’origine de toute la richesse de la musique de Keith Berry.

Un disque que le fans de Biosphere doivent se procurer de toute urgence (car limité à 300 exemplaires), tout comme les amateurs de productions ambient et minimales.

Fabrice ALLARD
le 25/07/2005

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