Blank

Cet album est marrant. Parce qu’il est aussi disparate que sa mignonne pochette, et qu’au sortir de l’écoute des 33 plages, on ne sait toujours pas sur quoi travaille en général ce trio allemand. Ce serait Rüdiger Carl qui aurait orienté les deux autres compères de Blank, Olivier Augst et Christoph Korn, vers la musique improvisée, et on l’en remercie : un vent de fraîcheur et d’humour, enfin, sur cette scène souvent engoncée dans ses codes et, bien que propices à des recherches et résultats parfois passionnants, souvent austère.

Que propose donc Post ? Beaucoup de choses, de courtes improvisations ludiques et impulsives avec, pour catégoriser, de la pop, de l’electronica aux sons rondelets, nos attendus post-rock, post-punk, de la folk, de l’easy-listening sur les mots de TS Elliot, du sérialisme revisité et bien d’autres choses. Blank est comme un éventail des possibilités du groupe, qui évite soigneusement de se laisser enfermer dans des codes, et de proposer un album fini. Nous sommes bien dans l’esthétique de l’ébauche, de l’esquisse, de l’intuition non achevée.

Léa Lescure
le 16/08/2005