Porn Sword Tobacco

Explains Freedom

(City Centre Offices / La Baleine)

 date de sortie

26/09/2005

 genre

Electronique

 style

Ambient

 appréciation

 tags

Ambient / City Centre Offices / Porn Sword Tobacco

 liens

City Centre Offices

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Un an et demi après son très convaincant mini-album, le Suédois Henrik Jonsonn nous livre son premier véritable long-format et, pour l’occasion, délaisse le néo-classique pour une ambient faite d’arythmie et de jeu sur la puissance des nappes.

En plus des quelques réminiscences du disque précédent (présence récurrente d’un piano, ascétisme des arrangements), de nombreux éléments synthétiques sont ainsi utilisés (filtre électronique, samples vocaux, glitchs) pour un résultat à mi-chemin entre ambient et expérimental. Si on pouvait toutefois légitimement craindre un énième disque d’ambient (notamment après ceux parus sur Kranky l’an passé ou celui d’Eluvium cette année), on est rapidement soulagé en constatant que Porn Sword Tobacco parvient à imprimer sa marque personnelle en intégrant des sonorités autres. Que ce soient des éléments bucoliques (samples comparables au chant de grillons, souffles semblables au vent, chants d’oiseaux, pluie) ou des intrusions sonores tirées du quotidien (grattement d’allumettes, cliquètements métalliques, bruits de pas), ces matériaux viennent brillamment ornementer les classiques textures mises en place par ailleurs.

Profondément mélancolique, la musique de Porn Sword Tobacco peut, en outre, se faire nettement plus inquiétante quand elle propose une sourde basse (Carl Zeiss Driving to Work) ou qu’elle insiste sur les craquèlements et samples vocaux évoqués plus haut (Najaf Library Card). À l’opposé, des ambiances moins oppressantes sont parfois installées, principalement par le biais de mélodies orientalisantes (Thank You !) ou au caractère enfantin (White Sneakers). Dès lors, le Suédois navigue de manière plutôt probante d’une atmosphère à l’autre, allant même jusqu’à un certain post-rock embué (Detta Ar Karleken Som Dansar). En revanche, on sera moins intéressé par la ballade électro-pop Futuristic Rasta Money qui fait certes office de respiration mais qui s’avère largement quelconque, de même que les deux derniers titres (Saddle Commercial et Freedom Commercial), développant de médiocres mélodies électro saturées.

Mais surtout, on regrettera une structure d’album plutôt étrange : dix-neuf morceaux en cinquante-minutes avec des titres allant de une à quatre minutes, là où le genre appelle plutôt une conséquente durée afin que la musique pénètre véritablement en nous (les meilleurs morceaux sont, comme par hasard, les plus longs : Dina Upptäckter Ritar Kartan, Ta Med Skogen Hem ou Detta Ar Karleken Som Dansar). De plus, on déplorera la présence quasi continue d’un souffle, comme si on écoutait une vieille émission radio. Pas inintéressant dans l’absolu (en ce qu’il joue sur la temporalité de la musique proposée), cet artifice handicape, ici, un disque qui nécessite, de toute évidence, une écoute attentive afin d’en percevoir pleinement les différentes composantes. Explains Freedom n’est donc nullement un mauvais album mais il se révèle quand même être une déception eu égard aux espoirs que l’on avait placés en Henrik Jonsonn.

François Bousquet
le 29/09/2005

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