Zelienople

Ink

(Loose Thread Recordings / Import)

 date de sortie

14/03/2006

 genre

Rock

 style

Post-Rock

 appréciation

 tags

Loose Thread Recordings / Post-Rock / Zelienople

 liens

Loose Thread Recordings

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Zelienople est un quatuor basé à Chicago, déjà auteur de deux albums chez Loose Thread Recordings, label chicagoen. Ink est leur troisième long format, et celui-ci marque une certaine rupture avec leurs précédentes productions. C’est peut-être pour ça qu’il a d’abord été édité par le label finlandais 267 Lattajjaa. Mais les 100 CD-R ont vite été épuisés, d’où cette réédition par leur fidèle label.

Les quatre musiciens forment un groupe atypique. Ils peuvent tous être à la guitare, leur instrument de prédilection, mais ils se partagent aussi orgues, harmonium, et surtout des instruments de leur propre fabrication tout en restant des déclinaisons de guitares ou basses. Les cordes sont donc à l’honneur, tour à tour pincées et frôlées par des archets. Zelienople construit alors un post-rock lancinant, contemplatif, généralement arythmique, ambient, particulièrement vivant. Il faut préciser que cet album a été enregistré en deux jours à la manière d’un concert, sans montage ou post-production.
Mais avec Ink, le groupe explore aussi d’autres territoires. L’album s’ouvre sur une reprise de la première chanson de leur premier album. Ici It’s Still Hard to Steal Cars se voit débarrassé de toute section rythmique. Reste la guitare mélodique et répétitive, et la voix, un chant lent et grave, un peu lointain et feutré par la réverbération naturelle de la salle. Cette musique colle parfaitement à la pochette du disque, une vieille photo jaunie, un peu floue. Si la mélodie claire apporte une certaine lumière, ce chant nous rappelle les premiers albums de Labradford. Une parenté que l’on retrouvera un peu plus tard avec les lentes guitares mélodiques de Pace Car.

Après cette reprise réactualisée suivant les nouvelles intentions du groupe, le morceau titre laisse la part belle à l’improvisation, la plupart des instruments étant joués avec des archets, produisant cris plaintifs, souffles, sur de légers tintements de grelots. L’improvisation apparaît d’ailleurs à parts égales avec des pièces plus écrites, mais le résultat peut-être très différent d’une pièce à l’autre. Sur Pace Car, des grincements d’archets servent d’échafaudage à de lentes mélodies de guitare, tandis que Seroquel se révèle très rock avec ses rugissements et grincements de guitares posés sur un drone lancinant.
Les titres plus écrits sont aussi les plus calmes et contemplatifs. Le merveilleux The Nod Squad par exemple, composé d’une lente mélodie de guitare, décomposée, étirée à l’infini sur un soyeux drone d’orgues. Dans le même style, Rahabilitation laisse la part belle aux drones sur lesquels viennent éclater quelques percussions ou cordes pincées dans un esprit très "zen". Si l’atmosphère générale peut paraître un peu lourde, l’album s’achève par un Boxes on Shores particulièrement lumineux, aéré, ample, où se croisent, se chevauchent, s’emmêlent de multiples mélodies de guitares, et quelques claquements de cymbales.

Ambient, post-rock, rêverie, contemplatif, improvisé, vivant. Si ces quelques qualificatifs vous parlent, Ink est fait pour vous.

Fabrice ALLARD
le 16/04/2006

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