Stafrænn Hákon

Particulièrement prolifique en 2003-2004 (trois albums, un maxi partagé avec Dialect, un split 7" avec Emery Reel et un 7" pour Noël 2004), cela faisait un an et demi que Stafrænn Hákon n’avait rien sorti. C’est donc avec un intérêt certain que l’on retrouve l’Islandais à l’occasion de la nouvelle sortie de chat blanc records.

Nullement dépaysante par rapport à ce qu’il a pu proposer par le passé, la musique de Stafrænn Hákon se fait donc à nouveau caressante et savoureuse : lignes mélodiques de piano ou de guitare, Glockenspiel cristallin, batterie ciselée, atmosphère mélancolique, incorporation de textures synthétiques en arrière plan. Adoptant une dimension peut-être plus insouciante que par le passé (la place relativement importante laissée au Glockenspiel y est probablement pour quelque chose), l’Islandais parvient ainsi à échapper, dans les deux premiers titres du maxi, aux stricts canons du post-rock contemplatif auxquels il s’attachait parfois trop dans ses premiers disques.

En revanche, le quatrième et dernier morceau (Pipar) se fait nettement plus classique avec son dialogue piano-mélodica tempéré, cependant, par ce qui semble être un banjo, instrument rarement utilisé dans des productions de ce type. Tout à fait agréable, … sprengir ílát EP n’est donc pas le grand maxi annonciateur d’un éclatant retour en force de Stafrænn Hákon mais un disque pleinement honorable, dans la fourchette haute des sorties du musicien islandais.

François Bousquet
le 08/06/2006