Psapp

Un peu plus d’un an après Tiger, My Friend, paru sur Leaf et Arable, Psapp sort déjà son second album qui devrait lui apporter, du fait de leur signature sur Domino, une plus grande reconnaissance.

Si on avait été peu emballé par la folk-electronica du premier long-format, les Anglais assument ici une véritable dimension pop, ne rechignant toutefois pas à quelques apports synthétiques. Résultat : une électro-pop lo-fi, balançant agréablement entre mini-tubes (Hi, Tricycle) et titres plus introspectifs (Make Up et son piano, Upstairs et ses délicats arrangements). Semblant, de manière assez paradoxale (l’arrivée sur un important label aurait pu produire l’effet contraire), avancer avec davantage d’humilité qu’à l’époque du premier disque, Galia Durant et Carim Clasmann ont laissé de côté les pénibles éléments qui pouvaient handicaper Tiger, My Friend : contre-chant et chœurs notamment. À la place, des cordes samplées sont conviées, venant renouveler fort à propos le champ d’investigation du duo.

Même s’il subsiste quelques afféteries (la flûte de New Rubbers, le duo vocal d’Eating Spiders), on tient là un album honnête d’un groupe ayant su tirer les leçons de son premier disque. The Only Thing I Ever Wanted sait ainsi faire profil bas, même dans ses volontés accrocheuses (les mélodies de Needle and Thread et Tricycle tempérées par le côté bricolo de l’instrumentation) et réussit à ne pas trop abuser des effets qui désavantagent habituellement les productions revendiquées "lo-fi". Un disque plutôt satisfaisant donc, produit d’un groupe certes mineur mais plus aussi inoffensif ou insignifiant qu’il y a un an.

François Bousquet
le 17/06/2006