Aerosol

Cinq ans après un remarquable 12" et une participation à la compilation Variable Access d’Active Suspension (parus tous les deux fin 2001), Aerosol sort enfin un nouveau disque. Vingt-troisième volume de la série hebdomadaire d’Unlabel, All That Is Solid Melts Into Air, recueil de titres enregistrés en 2002 et 2003, nous permet de retrouver l’electronica soyeuse de Rasmus Rasmussen, par ailleurs membre du quatuor Limp.

Immédiatement, celle-ci fait à nouveau merveille, subtil mélange de sonorités synthétiques (notes aériennes ou posées avec une grâce certaine, rythmiques minimales, quasi-déconstruites, note tenue en arrière-plan) et de mélodies doucement distillées par une guitare caressante. Constamment positionnée sur la ligne de crête séparant délicatesse et candeur, sobriété et ascétisme, la musique du Danois se fraye un chemin peu évident mais ô combien plaisant pour l’auditeur prêt à s’abandonner dans ces volutes inspiratrices.

Installant par endroits des mélodies et pulsations un peu plus affirmées (Morning is a Blur) ou plus acérées (Woke Up In a Dream), le disque sait également se passer de la guitare pour laisser l’électronique développer la mélodie principale (Lazy Sunday). Manquant toutefois peut-être un peu de renouvellement, notamment dans les ambiances proposées (même si l’album ne fait que six titres et trente-cinq minutes), All That Is Solid Melts Into Air n’en demeure pas moins un disque tout à fait agréable et un nouveau témoignage de la qualité musicale des quatre membres de Limp, ensemble comme en solo.

François Bousquet
le 03/08/2006