(Chicks On Speed Records / Nocturne)
31/03/2006
Electronique

L’album commence à fond de train. On y entend des phrases-étendards "I don’t mind" ou "turn my brain off" répétées en boucle, des voix saturées et des sons qui donnent l’impression d’être faits avec des jouets, le tout mêlé dans une finition un peu crade.
L’urgence des groupes punk, ce sont les premiers concerts alors que la moitié des membres du groupe ne savent pas jouer et l’esthétique de la photocopieuse présente dans les tracts en noir et blanc qui annoncent les-dits concerts. Dat Politics parvient à donner cette impression. Ils reviennent aux sources de la no-wave, et l’on retrouve la fraîcheur du Delta 5 ou des Slits.
Pourtant, on sait bien qu’ils expérimentent depuis un bout de temps, et il y a tout un travail d’oubli de la technique et de l’ordinateur. Ils utilisent beaucoup la voix, mais au stade de l’onomatopée, pour former un rythme en trame sonore à base de "racoum pampapapa" et des "paï paï paï paï". Après tout, s’il y a bien un instrument avec lequel il est facile de générer le son qu’on a en tête, c’est bien sa propre voix. L’ordinateur intervient en aval du processus de création, pour mixer ces sons à quelques bleeps. Sur ce plan-là, les DAT Politics sont bien l’antithèse du musicien prisonnier de son logiciel.
Le tournant du disque est sur My Toshiba is Alive (un "ghost in the machine" d’appartement, en version à expérimenter soi-même dans sa cuisine). Le chant prend une scansion grandiloquente. Après s’être bien dégourdi les pieds, le rythme peut se calmer. Fake Friend et Wow Signal sont à écouter dans les moments de chill out.
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le 03/12/2006