(Sound of a Handshake / La Baleine)
19/02/2007
Electronique

Captation de deux concerts (le premier donné à la Neue Nationalgalerie de Berlin en 2006, le second aux alentours de Vienne en 2003), Melancholie se présente en réalité sous la forme d’un double CD avec un titre unique sur chaque disque : Melancholie et Sendestraße. Un an après son dernier album en date (The Humbucking Coil), c’est sur le sous-label de Morr Music, Sound of a Handshake (dont on ne perçoit guère la ligne directrice, mais qu’importe), que paraît ce double album (deux fois cinquante minutes).
Melancholie porte haut et fort son titre : effectivement, le bandonéon, instrument plaintif par excellence, sert de point de départ au morceau, bientôt rejoint par un violoncelle, une rythmique et quelques traitements électroniques pendant qu’un poème de Rainer Maria Rilke est récité. Un peu trop appuyée, cette première partie laisse ensuite place à une deuxième plus convaincante dans laquelle c’est le violoncelle qui est au cœur de l’agencement avec un lent splapping permettant d’arrondir et de faire encore plus résonner les notes de l’instrument. Dans le même temps, la pulsation se complexifie avant que ne revienne le bandonéon initial. Puis c’est au tour des éléments synthétiques de prendre le dessus un peu avant la moitié du titre pour un passage tout à fait typique de ce que l’Autrichien a pu nous offrir par le passé. Enfin, retour aux ambiances du début de Melancholie pour terminer avec prédominance donnée au bandonéon.
Fondé sur des thèmes empruntés à Schubert, Sendestraße met en boucle ces suites de notes de piano et les couple avec ses crépitements et petites sonorités caractéristiques de son travail. Si, pendant les dix premières minutes, la répétition lancinante des boucles de piano peut lasser, la suite est davantage plaisante avec une electronica mélodique emballante qui sait également durcir un peu le propos en saturant la mélodie jouée au clavier. Plus grave dans sa seconde moitié (basse plus présente, accords quasi-caverneux), Sendestraße se fait aussi plus dense avec la présence, notamment, de sons de guitare traitée. De plus en plus passionnant, le morceau enchevêtre courtes mélodies répétées et saturations, éléments chromatiques et textures plus rêches avant de se terminer dans une quiétude relative parsemée de crépitations et bribes sonores, se concluant, histoire de boucler la boucle, par une trituration des mesures de piano de Schubert.
le 26/02/2007