22/05/2007
Maroquinerie,
Paris
Alors qu’on pensait la vague Constellation un peu retombée (la très faible affluence au Café de la Danse il y a 10 jours pour voir Sandro Perri et Hrsta nous avaient confortés en ce sens), nous fûmes plutôt agréablement surpris de constater que le concert parisien de Do Make Say Think affichait complet. Absent des scènes françaises depuis fin 2003 et un concert assez moyen à l’Echangeur de Bagnolet, le groupe de Toronto sillonnait l’Europe en ces mois de mai et juin, dans le cadre de la tournée consécutive à leur très bon You, You’re a History in Rust.
Après avoir méticuleusement pris soin de rater Steeple Remove qui officiait en première partie, on arriva vers 21h à la Maroquinerie pour découvrir les Canadiens en train de s’installer autour de leurs deux batteries disposées au fond de la scène. Sur le devant de celle-ci prirent place les deux guitaristes, le bassiste, les deux cuivres (trompette et saxophone) et Julie Penner, violoniste intervenant sur le dernier album, pour constituer une formation assez impressionnante visuellement qui, cependant, débuta son set avec quelques problèmes de son. Assez rapidement réglés, ces derniers disparurent afin que nous puissions pleinement profiter du post-rock de Do Make Say Think, marqué par des rythmiques très présentes (les deux batteries intervenant de concert et la basse opérant avec vigueur), des lignes mélodiques de guitare proches du math-rock et des interventions parcimonieuses et choisies des cuivres et violon. Communiquant volontiers avec un public tout acquis, l’invitant à participer à un morceau en faisant tinter ses clés afin d’ajouter une suite de percussions à l’ensemble ou à taper dans les mains, les Canadiens s’attachèrent à offrir leurs morceaux aux mélodies les plus affirmées (The Universe !, Reitschule, Classic Noodlanding) mais également des titres dans lesquels les différents instruments se mêlaient de manière plus indescriptible dans un maelström très sonore.
Avec le premier rappel, on quitta quelque peu le post-rock pur pour aller vers des arrangements plus foutraques dans lesquels cuivres et violon s’en donnaient à cœur joie tandis que Justin Small monta sur les épaules du claviériste, que tous les membres du groupe hurlaient à tue-tête et tapaient dans les mains. Ces pages avaient évoqué, à l’occasion de leur premier concert parisien en 2000, le qualificatif de « post-fanfare » et c’est vrai que cette fin de set festive y ressembla drôlement. Partant, plutôt lassé de ce côté ouais-c’est-super-sympa-de-faire-de-la-musique-tous-ensemble-et-vas-y-qu’on-s’éclate-trop (terrain déjà bien arpenté par tous les Arcade Fire et Architecture in Helsinki du monde), on quitta la Maroquinerie, après un second rappel, sur une impression mitigée alors que la partie principale de la prestation nous avait davantage convaincus.
le 28/05/2007