Moskitoo

Après Caroline, Midori Hirano et Sawako (déjà sur 12k), Moskitoo est la nouvelle représentante de ce qu’on ne saurait qualifier de « scène japonaise féminine electronica », mais qui commence à y ressembler. Nouvelle signature 12k, Sanae Yamasaki nous propose, en effet, pour son premier album, une musique frêle à base de petits sons et sur lesquels elle pose de temps à autre sa voix.

De fait, l’ensemble est très mignon, agrémenté de tendres ritournelles (Skie), parsemé de sonorités électroniques jamais agressives (fines rythmiques, micro-larsens) et parcouru par ce timbre voilé presqu’atone de la jeune Japonaise. Accompagnant par endroits la structure électronique, quelques instruments (orgue, synthé, piano-jouet, mélodica) souligne la délicatesse de l’ensemble comme s’il ne fallait pas trop brusquer cet agencement ténu. Á de rares reprises néanmoins, les pulsations se font plus appuyées, le chant gagnant alors également en intensité (Wham & Whammy).

Plutôt plaisant, Drape s’avère pourtant, on l’aura compris, assez inoffensif, sentiment né de cette retenue limite apprêtée qui se dégage indiscontinuement du disque. Sans prôner la surcharge sonore ou la débauche d’effets, on aurait toutefois aimé que Moskitoo se mette davantage « en danger », qu’elle bouscule un peu ses propres certitudes, qu’elle n’hésite pas à s’aventurer hors de ces sentiers bien balisés. Peut-être pourtant qu’après ce disque trop sage en vérité, qui n’est cependant qu’un premier album, la Japonaise nous proposera une livraison plus consistante ?

François Bousquet
le 17/06/2007