13/06/2002
Instants Chavirés,
Montreuil
Première partie : Maelström. Une saxophoniste, un musicien derrière une table couverte d’appareillages électroniques, un bassiste avec une basse électrique montée sur pied (faite maison sûrement, on avait déjà observé les talents d’Arnaud Paquotte à Musique Action, où il exposait une installation, Ring, où deux mini auto-tamponeuses tournoyaient sur un ring, créant un vacarme épouvantable) et un batteur.
Le groupe porte bien son nom, et crée un maelström de bruits, parmi lesquels on apprécie le jeu de la saxophoniste et les sons proches du larsen du bassiste. On ne réussit pas à discerner l’apport des traitements électroniques, mais s’il n’y avait que ces trois là, la musique rappellerait un M.E.V. ou un MIMEO plus bruitiste. Mais ce qui fait l’originalité du groupe est le batteur, qui martèle la rythmique. Cela n’est pas sans évoquer Dave Lombardo venant jouer avec John Zorn. Mais cette originalité est justement ce qui va nous déplaire.
Après la pause, c’est Zu qui monte sur scène. Il s’agit d’un trio saxophones / batterie / basse électrique, et les trois musiciens jouent en ligne, comme pour signifier qu’aucun n’est prépondérant. Le bassiste et le batteur ont un jeu qui évoque fortement The Ex, groupe avec lequel ils ont beaucoup tourné : guitare grattée frénétiquement, accélérations, arrêts brusques. Le saxophoniste (baryton ou alto suivant les morceaux) oscille entre des répétitions de souffles courts, accompagnant simplement les deux autres musiciens, et de longs flux de notes, faisant de lui le meneur de troupe.
La musique donne l’impression de territoires changeant sans arrêt, entre free-jazz et hardcore élaboré. Sur le t-shirt que porte le saxophoniste on voit l’inscription "Space is the place" en référence à Sun Ra, et le déluge de notes créé rappelle bien ses albums les plus excitants. Pendant les passages plus calmes, le saxophoniste se fait plus bruitiste : claquements de clé, utilisation du larsen du micro dans le pavillon de l’instrument.
Le rappel est un retour aux bases : reprise d’un standard de rock, ce qui les rend hilares pour quitter la scène.
le 21/06/2002