Growing

Pour son album annuel et dans la foulée d’une série de concerts européens (dont celui de Montreuil pour lequel nous conservons un souvenir très peu enthousiaste), Growing se trouve une nouvelle fois hébergé chez Troubleman Unlimited. Un peu comme pour leur prestation scénique, l’accent est cette fois mis sur des sonorités saturées.

En effet, les drones et nappes accueillantes ont quitté les lieux pour laisser l’intégralité de l’espace sonore à des accords de guitare répétés auxquels a été conférée une distorsion très nette, propre à rendre l’écoute moins agréable que par le passé, comme s’il s’agissait de « tester » les auditeurs. Déjà en germe sur certains morceaux de Color Wheel (disque où l’on reprochait justement une trop grande hétérogénéité et l’absence de maîtrise de ces ambiances autres), cette nouvelle orientation musicale ne nous convainc pas véritablement en ce qu’elle semble trop souvent s’assimiler à une posture prise par Kevin Doria et Joe Denardo qui finit par être lassante à force de saturation et d’éléments musicaux hachés.

On sortira toutefois du lot quelques passages véritablement intéressants comme le deuxième quart d’On Anon dans lequel une guitare agit par accords réverbérés jouant sur la stéréo avant qu’une seconde ne la rejoigne de ses traits brefs et saturé ; le dialogue des contraires joue alors à plein. De même, dans la première moitié de Morning Drive, les sonorités agressives sont quelque peu mises sous le boisseau, sans pour autant être totalement occultées, ce qui permet donc à la guitare lumineuse et étincelante et à celle plus sombre et hargneuse d’évoluer à parts égales. Au-delà de ces moments, difficile de reconnaître que Vision Swim nous a plu.

François Bousquet
le 11/08/2007