Lusine ICL

Language Barrier

(Hymen / Import)

 date de sortie

18/06/2007

 genre

Electronique

 style

Ambient / Electronica

 appréciation

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9 MP3 (extraits)

 tags

Ambient / Electronica / Hymen / Lusine / Lusine ICL

 liens

Lusine ICL
Lusine
Hymen

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Alors qu’on avait suivi de près ses sorties au début du siècle, cela faisait quelques années qu’on ne prêtait qu’une attention distraite aux (multiples) parutions de Jeff McIlwain (on avait, par exemple, évoqué le moyen Serial Hodgepodge, paru il y a deux ans et demi sur Ghostly International). La publication d’un nouvel album de Lusine ICL sur Hymen constitue donc une très bonne occasion de renouer le fil avec l’États-unien.

Mélodiquement très abouti (à l’image des chromatismes cristallins de Caught in the Middle, A Day Apart, Stones Throw ou Jetstream), Language Barrier met en place des ambiances nettement moins sombres et torturées que celles auxquelles nous avait globalement habitué Lusine ICL sur ses disques précédents. L’incorporation de samples parlés (dialogues citadins, annonce d’aéroport) contribue à produire une musique réellement incarnée, bien loin de quelconque expérimentation clinique et déshumanisée. Certes peut-on cependant reprocher à Jeff McIlwain de verser dans une certaine facilité, avec ces sonorités graciles de Glockenspiel, ces nappes accueillantes et ces petites explosions en arrière-plan. Mais pour un artiste qui a déjà, par le passé, su prouver qu’il était capable d’œuvre sur un terrain moins balisé et moins accessible, il s’agirait plutôt ici d’une sorte de récréation aérée. Au crédit de l’États-unien, on relèvera, a fortiori, une aptitude indéniable à faire évoluer ses morceaux sans complètement se reposer sur ses acquis. Ainsi le très réussi A Day Apart progresse-t-il lentement mais sûrement, ajoutant quelques légers vrombissements, puis des crépitements lointains avant de faire place, pour la fin du morceau, à des pistes très claires de guitare. Là encore, bien qu’on ait déjà entendu ce genre de construction à de nombreuses reprises, il en émane une fraîcheur et une sincérité peu communes.

Délaissant par moments le champ de l’electronica mélodique pour retourner sur les sentiers ambient qu’il avait jusqu’à présent privilégié, Lusine joue alors aussi bien sur l’intensité des nappes, travaillant le flux et le reflux, que sur leurs harmonies, insistant sur le caractère mineur des accords créés par la conjonction de deux plages tenues (520 at 8-30). Assez étonnamment, il peut également résulter une véritable luminosité de ces assemblages de nappes (30 Days and Counting), parfois rehaussés par la présence d’un piano classique mais qui, à la différence des disques néo-classiques poseurs, se situe en arrière-plan, laissant plages synthétiques et souffles filtrés en avant (l’émouvant Without Standing). Une incontestable mélancolie se dégage aussi lorsque les mélodies principales sont l’œuvre de guitares au toucher délicat (On the Line) parachevant la démonstration de l’aisance multiforme de Jeff McIlwain qui, avec ce nouvel album, signe l’un de ses meilleurs disques.

François Bousquet
le 15/09/2007

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