O.Lamm - Silicom - Shinsei + Kumi Okamoto - Minifer - Yoshihiro Hanno

 date du concert

11/06/2002

 salle

Batofar,
Paris

 tags

Batofar / Minifer / O.Lamm / Shinsei / Silicom / Yoshihiro Hanno

 liens

Silicom
Minifer
Batofar

 dans la même rubrique

C’est sous le nom de Shobo Shobo Festival qu’est annoncée cette soirée, croisement entre les scènes electronica françaises et japonaises. Une petite recherche sur le terme "shobo shobo" nous renverra plusieurs fois sur les termes "tristesse", "d’humeur changeante" mais aussi comme le bruit que fait le pluie dont le mois de juin abreuve le Japon. La vidéo de Eric Maillet en première partie de cette soirée nous en aurait peut-être appris un peu plus sur le sujet.

Grosse soirée puisque ce n’est pas moins de six concerts qui nous sont proposés. Sur toute la longueur de la scène sont alignées des tables sur lesquelles trônent des laptops. Les artistes joueront les uns après les autres, sans temps mort, le premier étant tout à fait à droite, et chaque artiste suivant se produira à gauche du précédent. Comme par hasard, le japonais se lit de droite à gauche...
C’est Minifer qui commence aux alentours de 22h30, avec deux ordinateurs pour un set oscillant entre deux styles. Sur le premier ordinateur il débute avec une musique électro-expérimentale proche d’une musique contemporaine avec des sonorités d’instruments acoustiques, et des passages plus bruitistes quand il passe sur l’autre laptop. On préférera ses expérimentations électro-acoustiques mais cette alternance permet aussi de produire un concert toujours attrayant, retenant sans cesse notre attention.

On enchaîne avec Shinsei et Kumi Okamoto pour une pop-electronica à la fois touchante et amusante, un peu à la façon de Noriko Tujiko, mais avec une voix plus feutrée. On imagine Kumi Okamoto déjà proche de la culture française puisque celle-ci à produit un album au sein d’un groupe de japonaise (Crazy Curl) dans un pur style pop, et chanté en français !!
Ce soir les textes étaient en japonais, sur une musique électro-pop décalée. Sympathique et agréable.

Vint alors notre grosse surprise, soit l’artiste dont on n’a jamais entendu parler et qui nous séduit immédiatement. Il s’agit de Aoki Takamasa, alias Silicom. Seul pour la musique, lui aussi avec deux laptops, il est accompagné de Yuki Kawamura pour des vidéos sobres et élégantes, parfaitement adaptées à la musique de Silicom, froide et épurée. Longues nappes oscillantes, bruitages récurrents, légers samples de voix en arrière plan, la musique de Silicom se situe à mi-chemin entre ambient contemplative et electronica. C’est déjà beau, mais l’ensemble prend une nouvelle dimension quand des sonorités plus dures et sales tentent de pervertir cette beauté.
Dans une deuxième partie grosse basse et rythmique syncopée relèvent la sauce, toujours de façon millimétrée comme le prouve les rythmique finement ciselée de la troisième partie. Absolument épatant.

On ne pourra malheureusement pas en dire autant de Yoshihiro Hanno qui pris le relais. Débutant avec quelques morceaux façon minimal techno, répétitive à l’infini, on s’en lassera très vite. Et c’est trop tard qu’il changera de style avec un morceau ambient et un autre plus noisy pour clôturer.

Mais c’est pour O.Lamm que nous faisions le déplacement, alors que vient de sortir son album Snow Party sur Active Suspension. Nous n’avions pas trouvé le temps d’écouter en entier ce disque, mais le début laissait présager une bonne surprise alors que ses précédentes prestations nous laissaient perplexe.
Et bien cette bonne surprise s’est concrétisée sur scène avec les premiers morceaux qui nous permirent de retrouver ces fragments de pop au milieu de bruitages électro qui ne dénaturent pas pour autant ces mélodies qui paraissent alors tellement fragiles. Encore mieux certains titres sont presque dansant, ces expérimentations paraissent alors ludique. On perçoit ensuite l’ombre de Fennesz avec quelques sonorités saturées ou grinçantes, avant que n’apparaisse une rythmique binaire dont le pied prendra rapidement le dessus, effaçant toute la finesse des compositions. Un peu dommage de finir ainsi...

On quittera le Batofar alors que Battery Operated prenait possession de la scène de belle façon, commençant pas gueuler que les bleus étaient des nuls, balançant ensuite des assiettes en plastique dans le public, puis des yaourts.
STOOOOP !!!!!

Fabrice ALLARD
le 25/06/2002

À lire également

Hypo
Karaoke a Cappella
(Active Suspension)
Hypo
Coco Douleur
(Tsunami Addiction)
12/09/2002
Silicom - Noriko Tujiko
(Fondation Cartier)
Yoshihiro Hanno
9 Modules.+
(Progressive Form)