Vs_Price

Plus de trois ans après un premier album à moitié convaincant, Vs_Price publie son second long-format, restant pour l’occasion sur Expanding Records qui l’avait déjà accueilli en 2003. Alors que le label londonien semblait, depuis deux ans et l’album de Sovacusa, délaisser l’electronica mélodique, ce nouveau disque de Vincent Papon permet à la structure anglaise de réinvestir ce terrain.

Jusqu’à présent, à l’inverse de ce qui avait pu être développé dans ces pages, nous n’étions pas forcément très clients de la musique du Français, déplorant une trop grande rudesse des sonorités et des qualités mélodiques pas suffisamment poussées. Songs06.txt vient cependant balayer nos réticences en optant pour une electronica mélodique très traditionnelle dans laquelle les chromatismes sont soignées, les rythmiques agréables, les sonorités précises et les ambiances chatoyantes (à l’image de la pochette, reflet idéal des conditions estivales d’enregistrement du disque, entre Toulouse et Mimizan). Ainsi, un titre comme Neuf fait preuve d’un excellent savoir-faire dont, très honnêtement, on ne soupçonnait pas Vs_Price capable. Plus encore, Fucking Phone présente une richesse peu commune dans sa superposition de strates sonores.

Mais le musicien français ne se limite pas à des morceaux joliment mélodiques, proposant en fait majoritairement des pièces à la construction plus morcelée, utilisant cut-ups et boucles hachées, pour un résultat qui parvient toutefois à rester largement apaisé (Cordes De Stars [Expanding Mix], Reality, Musicman, Boiteziq). C’est précisément cette capacité à ne jamais se faire excluant, bien qu’employant par endroits des matériaux plus acérés qui nous séduit sur un album qui, a fortiori, bénéficie d’un contexte plus favorable que son prédécesseur, ne paraissant pas au milieu d’une demi-douzaine d’autres albums d’electronica mélodique publiés par le même label, comme cela avait été le cas à l’époque. Dès lors, Songs06.txt nous permet de découvrir Vs_Price avec une oreille relativement neuve et de pleinement apprécier ce disque.

François Bousquet
le 07/11/2007