Sylvain Chauveau

Trajectoire étonnante et singulière que celle de Sylvain Chauveau : après des débuts dans le groupe Watermelon Club, sa carrière personnelle se ponctua d’albums de piano solo (bien avant la mode d’il y a 2-3 ans) tandis que ses concerts proposaient des assemblages savoureux de boucles de guitares. Avec ses reprises de Depeche Mode, le Toulousain d’origine connut une reconnaissance plus large qui lui vaut aujourd’hui de se produire un peu partout dans le monde. Pour autant, le musicien continue de tracer sa route, aussi bien en groupe (Arca, On, Micro:Mega) qu’en solo où il enchaîne les contre-pieds, à l’image de ce mini-album, paraissant sur Type (qui s’apprête également à ressortir ses deux premiers longs-formats ainsi que la bande originale du film Nuage).

Dépouillé jusqu’à l’ascèse (même les titres des morceaux sont réduits à l’os), S. est en réalité la bande-son d’un spectacle de danse (Au nombre des choses), créé il y a deux ans par Serge Ricci. Parcourus de longues plages de silence, les morceaux du disque délivrent çà et là quelques notes de piano (N) ou de guitare éparses, voire des bribes de chant (A_). Quand ce sont des composantes électroniques qui sont principalement utilisées, l’espace sonore se remplit un peu plus : mini-larsen en fond sonore, éléments plus scintillants mis en avant et petites pointes métalliques et grésillantes (E/R).

Si, comme on pouvait le craindre, l’écoute « aveugle » de cette bande-son, sans la chorégraphie qu’elle illustre, s’avère un peu trop aride, S. constitue bien une étape supplémentaire non négligeable dans le parcours toujours cohérent et intègre de Sylvain Chauveau.

François Bousquet
le 24/12/2007