Malthruyst

Après un album live il y a deux ans, on retrouve Malthruyst avec cet album qui sort assez logiquement chez Eglantine Records. Rappelons que Malthruyst est la moitié de Pneumogaastriq qui sortait déjà en 2004 un EP chez Eglantine.

La musique de Malthruyst navigue entre ambient et electronica, avec dans les deux cas des atmosphères sombres, nettement influencées par la musique industrielle. On retrouve ici les deux styles, alternant entre pièces aux syncopes rythmiques et longues plage de souffles mécaniques. C’est avec une electronica warpienne que débute l’album avec Descikyuh, ses nappes sombres, sa rythmique syncopée, une certaine légèreté même quand une petit mélodie fait son apparition. On passera rapidement sur Zandvhoortt, déjà présent sur le EP de Pneumogaastriq, avec sa battucada industrielle au son un peu crade. On retiendra par contre son final filtré, sourd et grésillant. Le style est parfaitement maîtrisé, généralement très efficace, avec des programmations rythmiques qui vont droit au but malgré leur complexité (Wihdohcsz), des références parfois un peu appuyées comme ce terrible Plhertg qui ne dépareillerait pas sur un album d’Aphex Twin période Richard D. James Album, ou un son un peu plus rétro avec Greciht Zagkol.
Du côté ambient, et en restant dans ce style sombre et post-industriel, difficile de faire très original. On y retrouve donc souffles et nappes graves, voire même sourdes (Mylase), sifflements et résonances d’objets inertes lorsque le vent s’y engouffre, martèlements sourds et nappes de bruit sur le subtile Pnauihel. # enfin est un peu à part puisqu’il s’agit d’une version remixée d’un titre de Silencio. On y retrouve les bouillonnements, chuintements, grésillements de machines, puis une très belle montée construite sur une mélodie répétitive de clochettes, un style nous rappelant les grandes heures de The Orb.

Fidèle à ce qu’on en attendait au niveau du contenu, cet album surprend par le niveau de maîtrise de son auteur. Les styles s’enchaînent logiquement, bien construit, avec quelques pistes que l’on est tenté de jouer en boucle. Un sans faute !!

Fabrice ALLARD
le 06/01/2008