14/07/2002
Piazza Beaubourg,
Paris
Comme tous les ans, dans le cadre du festival Quartiers d’Eté, Beaubourg invite un artiste sur sa piazza. On avait ainsi pu voir Pierre Henry il y a deux ans, et Thomas Brinkmann l’an dernier, transformant tous les deux le lieu de passage en piste de danse.
Cette année c’était un peu plus sérieux en apparence : grande scène, orchestre de 27 musiciens en place, public sagement assis. Pourtant la musique était fidèle au peu que l’on connaissait de Frank Zappa, à savoir ce savant mélange de musique contemporaine et d’esprit rock loufoque.
On commence avec Night School et une musique proche de la fanfare, énorme place accordée aux cuivres, puis on bascule sans prévenir vers une musique qui nous rappellera quelques musiques de génériques d’émissions télé des années 80. Revised Music For Low Budget Orchestra s’oriente quant à lui vers les musiques de dessins animés (on y reviendra régulièrement) mélangeant diverses influences sans crier gare.
Première apparition du chant sur The Dangerous Kitchen qui ne retiendra guère notre attention puisque l’on aura bien plus frappant par la suite avec les apparitions de deux solistes dont Omar Ebrahim phénoménal sur Dental Hygiene Dilemma interprétant à lui seul trois voix de personnages de cartoons, accompagnant ses textes de gestes appuyés, donnant à ce concert un peu statique une dimension théâtrale.
Théâtrale aussi fut la prestation de Jonathan Stockhammer, jeune chef d’orchestre dynamique et dansant pendant le très rythmé Moggio.
Mais ce concert était aussi l’occasion de découvrir une musique d’une rare finesse avec notamment Naval Aviation in Art ? sur lequel on retrouve Omar Ebrahim pour des vocalises étonnantes, aiguës et tribales, ou sur A Pig With Wings dans un style world minimaliste aux senteurs orientales.
Le concert se terminera avec The Adventures of Greggery Peccary, avec Omar Ebrahim et David Moss au chant. Il s’agit une nouvelle fois d’un cartoon sans l’image, dont on se lassera au bout d’un moment alors que celui-ci se prolonge pendant plus de 20 minutes.
L’Ensemble Modern ne partira pas comme ça. Le public en demandant encore, nous aurons droit à plusieurs rappels, dont un tube dansant qui fera se lever un public en train de prendre froid sur les pavés de la piazza.
le 18/07/2002