23/01/2008
Espace Console,
Paris
Cela faisait plus de 4 ans que l’on n’avait pas mis les pieds à l’Espace Console, avec sa cave étroite où pouvait régner une atmosphère moite lors des soirées rassemblant tout le gratin parisien. C’est un peu ému que l’on retournait sur ces lieux, certain d’arriver là en terrain connu. En 4 ans les choses ont bien changé. Fini le sous-sol, c’est maintenant une pièce spacieuse qui accueille les deux artistes, avec coussins disposés à même le sol. C’est donc dans ce cadre chaleureux que l’on découvrait ce soir deux artistes dont on n’avait écouté que quelques titres sur internet, suffisamment convaincants pour que l’on fasse le déplacement.
On constatera tout d’abord que le public est bien présent, certainement attiré par le seul nom de Fugues, l’association organisatrice de l’événement. C’est vers 21h30 que les lumières s’éteignent et que Worrytrain prend place, seul au violoncelle. Nappes de cordes pas très joyeuses, la musique de Worrytrain apparaît ici très épurée, mélancolique. L’artiste, tête baissée sur son instrument, caché par ses cheveux, ramène en nous des images goth qui ne dépareillent pas avec sa musique, néo-classique aux tensions rock. Bien qu’assez linéaire, on aurait bien écouté quelques titres supplémentaires mais Joshua Neil Geissler passe alors à la mandoline. L’attitude de l’artiste est a peu près la même, complètement recroquevillé sur son instrument. Il jouera un premier titre que l’on trouvera assez classique, certes très fin avec un jeu rapide, mais on préfèrera le dernier titre, avec une technique plus complexe, jouant principalement sur le manche de son instrument et utilisant plus fréquemment ses quelques pédales d’effet pour ajouter une certaine ampleur à sa musique.
Fin du concert, immobile, le public s’interroge. On pense qu’il se demande quel morceau il va jouer ensuite mais non. L’artiste se lève et quitte la salle après un set qui nous paraîtra bien court.
Une petite pause, et c’est The Shooting Star Experiment Of Lights qui débute son set vers 21h10. Le nom est plus long, mais il s’agit toujours d’un projet solo, cette fois à la guitare électrique. La main de Kurtis passe rapidement sur les cordes, créant des nappes ondulantes qui se superposent. Habité par sa musique, le jeune homme se laisse parfois emporter par son instrument et décolle de sa chaise, saisit un e-bow, ustensile indispensable à cette ambient à guitare. Aérienne, voire spatiale, sa musique est ample, évite le pathos qui apparaissait facilement chez Worrytrain, elle n’est pas non plus ludique mais ses diverses machines lui permettent d’expérimenter, d’ajouter quelques bidouillages électroniques comme ces glissandos sifflants faisant penser à une pluie de météorites. La tension monte doucement, Kurtis se lève et fait voler sa guitare à proximité de l’ampli, puis finira par répéter une phrase dans le micro d’un boitier (magnétophone ?), voix noyées dans les nappes de guitares saturées.
Un seul titre d’environ 30 minutes, véritable voyage dans le son, pour clôturer une chouette soirée découvertes.
le 27/01/2008